L’économie Congolaise s’est effondrée, la famine gagne du terrain et le gouvernement désespéré a peu d'options pour sauver le pays.
Un tableau économique désespéré.
* Inflation 50 pourcents en 2017, franc congolais FC
en forte baisse cette année.
* Le Congo prévoit une croissance du PIB de 2017 à
3,1 pourcents (le FMI le fixe à 2 pourcents).
* Le FMI ne veut pas aider la RDC sans réforme
politique majeure.
* Le manque de travail conduit à la généralisation
du désordre et du crime.
Alors que le gouvernement du Congo avait sollicité une
aide urgente des donateurs occidentaux et du FMI le mois dernier pour contenir
une crise économique aiguë, le président de la société minière d'État, la
GECAMINE, vient de se faire recevoir, en compagnie d’un haut responsable de la
banque russe VTB, au bureau du Premier ministre.
C'est Raymond O'Leary, un vice-président de la deuxième
plus grande banque russe d'État, VTB, pour discuter d'un Eurobond visant à
recueillir des fonds pour aider le gouvernement Congolais. Cette réunion au
sommet a été confirmée par les responsables congolais et de la banque VTB.
Le choix de la banque VTB pour aider la RDC pose problème. Cette banque russe est sous le coup des sanctions américaines de sorte que tout accord Congolais avec cette banque, lui fermerait la porte du FMI et aussi des fonds de tous les donateurs occidentaux. Cela veut dire que la banque VTB devrait, à lui toute seule, garantir la totalité de fonds pour aider la RDC.
Mais le fait que la réunion ait eu lieu, malgré la
dangerosité du partenaire VTB, a révélé à quel point le gouvernement désespéré
de la République démocratique du Congo cherche à freiner l’effondrement des
finances nationales pour sauver notre économie.
L'inflation est maintenant de 50 pour cent et le
franc congolais a perdu 30 pour cent. C’est la pire des situations car la chute
de notre économie est verticale. En outre, la banque centrale est si faible sur
le marché des monnaies, le forex, qu'il a à peine trois semaines de couverture
d'importation. Certains de nos créanciers n’ont pas été payés ce mois-ci et
beaucoup de fonctionnaires de l’État ne sont pas payés depuis 4 mois.
La crise économique de la RD Congo alimente l'instabilité politique et vice-versa. Les violentes manifestations de rue contre le président Joseph Kabila et une augmentation des attaques des milices et des évasions de prison ont suscité des craintes que notre pays puisse retomber dans les guerres civiles du début du siècle où des millions des Congolais sont morts.
Kabila a pris le pouvoir quand son père a été
assassiné en 2001 et a depuis gagné deux élections, en les truquant.
Le représentant du FMI au Congo a refusé de
commenter la situation du Congo, tout comme le bureau du Premier ministre et le
ministre des Finances. Mais dans un discours du mois dernier, le gouverneur de
la banque centrale, Deogratias Mutombo, avait déclaré "L'économie est en
très mauvais état".
Tous les indicateurs économiques sont dans le rouge.
Le Congo est le principal producteur de cuivre de
l'Afrique et possède d'autres minerais dont le pétrole, le cobalt et l'or, mais
les prix bas des produits de base et une corruption institutionnalisée ont poussé
tous les indicateurs économiques dans le rouge.
"Actuellement, il n'y a pas de possibilité - avec la situation économique actuelle et l'instabilité politique - d'avoir une confiance suffisante pour maintenir un taux de change stable", a déclaré à Reuters l'ancien responsable de l'association bancaire, Michel Losembe.
Plus tôt cette année, l'agence de notation Standard
& Poor a déclassé la cote de crédit souverain du Congo, prédisant la
dépréciation de fin d'année du franc congolais d'environ 35 % et la
croissance annuelle du PIB de moins de 2 % par rapport à 2017-2020, contre
7,8 % pour 2011-2016.
Le gouvernement prévoit une croissance du PIB de
2017 à 3,1 %, contre 2,4 % l'an dernier. Standard & Poor's voit
la croissance du PIB cette année à 1,5 pour cent.
Les trois quarts du budget du Congo paient les
salaires des fonctionnaires et les dépenses d'exploitation du gouvernement. Les
syndicats ont lancé des grèves ces dernières semaines pour exiger des
augmentations de salaire.
Les problèmes politiques aggraveraient la crise de la sécurité au Congo, où la violence a augmenté dans plusieurs régions du pays depuis que Kabila a refusé de quitter son poste à l'expiration de son second mandat en décembre 2016.
Une grève générale a largement paralysé l'activité
économique pendant deux jours la semaine dernière.
En juin, la directrice générale du FMI, Christine
Lagarde, à la demande de la RD Congo, a proposé d'envoyer une délégation en
septembre pour discuter d'une éventuelle aide. Pourtant, elle a prévenu que
cela nécessiterait "une trajectoire crédible vers la stabilité
politique". En d’autres mots l’aide du FMI sera liée à des avancées
politiques au pays.
Un diplomate basé à Kinshasa affirme que l'aide du
FMI est "presque impossible", car il faudrait que Kabila s'engage
dans un calendrier pour abandonner le pouvoir. Il a toujours refusé cette
solution.
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