L'opposition congolaise est-elle prête à gouverner ? PARTIE 2

L’opposition Congolaise quémande le soutien de l’étranger pour chasser Kabila.

La prédisposition des politiciens congolais à la protection politique et au soutien des forces extérieures plutôt que du peuple Congolais a toujours été un obstacle aux efforts de construction d'un État. Le soutien extérieur vient toujours en échange de la souveraineté d'un pays.

Mobutu et Laurent Désiré Kabila ont pris le pouvoir avec un fort soutien étranger. Mobutu et Laurent Kabila ont échangé les ressources de notre pays avec le pouvoir politique qu’ils ont reçu de leurs parrains : Mobutu dans un coup d'État initié et soutenu par des puissances occidentales avec la promesse de protéger leur contrôle et l'accès aux ressources minières du Zaïre ; Laurent Kabila a pris le pouvoir à travers une guerre conçue par le Rwanda et l'Ouganda avec le soutien des États-Unis. Laurent Kabila a signé des contrats miniers douteux avec des entreprises qui lui ont apporté un soutien militaire alors qu'il marchait vers Kinshasa pour renverser Mobutu.

En 1998, après avoir pris le pouvoir à Kinshasa, la tentative du président Laurent Kabila de renégocier les contrats miniers a été violemment contestée par les sociétés minières. C'était l'une des causes de la Deuxième guerre du Congo en 1998, à nouveau menée par le Rwanda et l'Ouganda. Le contrôle et l'accès aux ressources minières sont parmi les facteurs qui contribuent à alimenter l'instabilité en RDC. Les minerais et la mauvaise gouvernance des ressources sont des facteurs qui entravent la paix et la démocratie en RDC.

Comment l'opposition tentera-t-elle d'arrêter le pillage des ressources minières de la RDC ?

Je constate que chaque mois les dirigeants de l’opposition Congolaise viennent en Occident pour demander aux maîtres du monde de les aider à chasser Kabila du pouvoir. En échange de quoi ? D’une grande partie de notre souveraineté nationale et de nos ressources minières. Dans ce domaine, les dirigeants de notre opposition font exactement ce qu’avaient fait Mobutu et les Kabila.

Sous Joseph Kabila, des minerais comme l'or et le coltan à l'est du pays sont illégalement exploités et exportés librement dans les pays voisins. Le gouvernement Congolais successif ne fait rien puisque Kabila ne survit au pouvoir que grâce au soutien Rwandais et Ougandais. L'opposition congolaise, est-elle consciente des conséquences de la dépendance aux forces extérieures pour accéder ou se maintenir au pouvoir politique ?

Les aides des pays voisins et de l’Occident pour accéder au pouvoir, ne sont jamais désintéressés. Elles se font en échange de nos ressources minières. La question est de savoir comment l’opposition Congolaise à l'intention de gérer nos ressources minières face aux appétits débordants de l’Occident et de nos voisins. Le peuple doit savoir dès aujourd’hui, les orientations politico-économiques de l’opposition Congolaise.

En outre, l'opposition n'a pas montré sa capacité de conceptualiser un programme de développement progressif qui puisse répondre efficacement aux défis socio-économiques, de sécurité et de politiques du pays. Elle n’a pas clairement indiqué comment elle a l'intention de faire les choses différemment de Joseph Kabila. De même, elle n’a pas indiqué la façon dont elle a l'intention d'établir une paix permanente dans un pays qui n'en a pas connu depuis deux décennies.

Comment va-t-elle veiller à ce que la superposition du renforcement de la paix par des interventions externes soit réduite et stoppée ? Comment va-elle atténuer la peur des pays voisins de la RDC de la voir devenir puissante et stable ? Il ne fait aucun doute que la construction de la paix devra être située dans un continuum de construction de l'État en tant que processus organique.

Les congolais veulent savoir comment l'opposition une fois au pouvoir atteindrait ces objectifs. Tout aussi important est de savoir comment l'opposition favorisera la cohésion sociale dans un pays où la corruption, le régionalisme et le tribalisme guident les décisions et les actions dans le gouvernement, la société parapublique et la société civile ? Comment envisage-t-elle de rétablir la confiance entre l'État et le peuple ?

L'opposition, doit chasser Kabila du pouvoir tout en nous démontrant qu'elle est préparée, qu’elle est prête et surtout consciente des énormes défis à relever pour mener, enfin, la RDC vers un vrai développement durable qui profitera à la majorité des Congolais. Il est une chose d'avoir le pouvoir, c'en est un autre de le gérer et l'utiliser efficacement pour l’intérêt de tous. Les Congolais ne veulent plus continuer de pleurer. Ils veulent retrouver le sourire qui lui échappe depuis près de 50 ans.