Les ennemis de la RDC

L'opposition congolaise est-elle prête à gouverner ? PARTIE 1

L'opposition congolaise est-elle prête à gouverner? PARTIE 1

Que nous propose l'opposition?

Alors que les Congolais et la communauté internationale s'efforcent de persuader Joseph Kabila de renoncer au pouvoir en organisant des élections démocratiques, voilà une question simple mais que personne ne se pose : l'opposition Congolaise est-elle prête, si elle prend le pouvoir à Kinshasa, de diriger le pays et surtout de fournir à la République démocratique du Congo un nouveau modèle de gouvernance ?
Cette question si simple que personne ne se pose, est essentielle, voire vitale, même si le rejet de Kabila, vu son incompétence, tend à nous pousser à accepter, les yeux fermés, n’importe qui pour le remplacer. L’histoire risque de se répéter une seconde fois si nous ne faisons pas attention. On a cru avoir touché le fond avec Mobutu. On se disait que ses remplaçants ne pouvaient pas faire pires. On s’est trompé. Les Kabila ont tout simplement vendu la RDC aux étrangers et la pauvreté s’est aggravée.
Jusqu'à présent, le combat de l'opposition Congolaise est de remplacer Kabila. Mais après le départ de Joseph Kabila, que va-t-il se passer ? Quel programme économique pour le pays ? Quelle façon de gouverner le pays ? Quel espoir les partis d'opposition vont-ils donner aux Congolais pour que leurs avenirs soient différents d’aujourd’hui ?

En Afrique, en général, le problème de la bonne gouvernance ne se pose pas seulement avec les partis au pouvoir, mais aussi avec l'opposition. Dans de nombreux cas, lorsqu'un parti d'opposition prend le pouvoir, il répète exactement les erreurs, les fautes et les bêtises des gouvernements précédents qu’il n’arrêtait pas de critiquer. En réalité, les hommes politiques Congolais, de la majorité comme de l’opposition, n’ont aucune boussole morale ou idéologique. Ils sont guidés pour 99 % par des intérêts bas et égoïstes. L’avenir et le devenir du peuple n’ont jamais été leurs préoccupations.
En RDC, les formations politiques manquent d'idéologies claires et de lignes de conduites solides sur lesquelles elles fondent leurs actions. C'est ce manque d'idéologie forte et de ligne de conduite ferme qui permet à Kabila de s’amuser avec ses différentes oppositions, de les dresser les unes contre les autres et enfin, de les coopter à volonté selon ses désirs et ses besoins.
Nelson Mandala a dit une fois : "Tout homme qui change ses principes en fonction des circonstances et de ses intérêts personnels, n'est pas un homme capable de mener une nation". L'opposition Congolaise ne peut pas seulement vouloir accéder au pouvoir pour le pouvoir. Elle doit nous démontrer son sérieux et sa capacité de changer la trajectoire de la RDC pour prendre le chemin de la bonne gouvernance et du « peuple d’abord ».

L'opposition Congolaise n'inspire pas confiance.


Malheureusement, l’opposition Congolaise actuelle n’inspire aucune confiance. Elle est la sœur jumelle de la majorité actuelle. Elles se ressemblent, à quelques exceptions près. Je le dis, en âme et conscience et je pèse mes mots. Il y a des raisons et des doutes considérables qui me poussent à faire cette affirmation.
Il existe une forte prédisposition parmi les dirigeants congolais actuels, de l’opposition comme de la majorité, à tous les niveaux de la société d’agir en dehors des règles de droit ou de revenir à un comportement antidémocratique, népotisme, corruption, origine ethnique etc. Les exemples sont nombreux : Olengakoy, Tshibala, Badibanga etc.
Jusqu'à présent, il n'y a aucune indication claire que l'opposition Congolaise ait l'intention de changer l'image d'un état prédateur, incompétent, corrompu et inefficace pour aller vers un état respectueux du bien-être de ses populations. De même, les différentes formations d'opposition n'ont pas clairement expliqué comment elles vont procéder pour arrêter la corruption et la violation des règles communes par ceux qui sont censés les protéger.

Les élections à elles seules ne suffisent pas à rétablir la légitimité et la légalité dans une société frappée par l’extrême pauvreté et la dictature. Quels sont les valeurs et le type de leadership dont le pays a besoin pour l'émergence d'un état plus stable, pacifique et axé sur « le peuple d’abord » et pas sur des dirigeants prédateurs ? L'opposition doit répondre et réfléchir à ces questions.

Je prépare la deuxième partie de cet article.

Mata POLELE


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