Les ennemis de la RDC

La corruption ne permet pas à la RDC de sortir de la pauvreté, classée 176 sur 187 sur l'indice de pauvreté de l’ONU.

La corruption massive et généralisée ne permet pas à la RDC de sortir de la pauvreté, classée 176 sur 187 sur le dernier indice de l’ONU pour le développement humain.


La RDC classée 176 sur 187 nations sur le dernier indice des Nations Unies pour le développement humain.


La très riche RDC est classée 176 sur 187 sur le dernier indice de l'ONU pour le développement humain et deux nouvelles enquêtes ont permis de mieux comprendre pourquoi ce paradoxe.
En dépit d'être le plus grand producteur de cuivre d'Afrique et la principale source de cobalt au monde avec une valeur de « 10 milliards de dollars » de ces minerais, extraits et vendus à l'étranger, une enquête menée par Global Witness, l'organisme de bienfaisance anticorruption montre que « jusqu'à 60 % » des exportations minières annuelles de la RDC n’atteint pas le budget national.
En conséquence, malgré la vaste richesse minérale du pays, un ressortissant congolais moyen est « parmi les plus pauvres de la planète », affirme Global Witness.

Cette réalité, décrite comme un « paradoxe de la pauvreté », est la conséquence d'une corruption à grande échelle qui ne garantit pas la répartition équitable de la richesse minière du pays entre les dirigeants ultra-corrompus et la population. Entre 2013 et 2015, les revenus miniers d'un montant maximal de 1,3 milliard de dollars - soit deux fois le montant consacré chaque année à la santé et à l'éducation - ne parviennent pas à atteindre le trésor public, selon Global Witness. La GÉCAMINES, une société minière d’État et des agences fiscales nationales opaques ainsi que des "réseaux corrompus liés au régime de Joseph Kabila ont dilapidé la totalité de cet argent.

Une corruption systémique.


Gécamines, la société minière d'État décrite, détient des actions dans plus de 20 sociétés minières étrangères en RD Congo. Elle perçoit plus de 100 millions de dollars de dividendes, mais ne reverse que de miettes au trésor national et laisse impayés ses travailleurs depuis des mois. Jadis fleuron de l'exploitation minière congolaise, la Gécamines ne réalise actuellement aucune exploitation minière.
Quand elle était entièrement opérationnelle à l'époque, la société a contribué à 43 % des recettes budgétaires de la RDC et a également produit un demi-million de tonnes de cuivre par année. Cependant, l'effondrement de la Gécamines dans les années 1990 provient « des décennies de pillage » par Mobutu Sese Seko, ancien président du Zaïre. Les revenus considérables de l'entreprise auraient été utilisés pour financer la folie de grandeur du dictateur.
En 2010, le gouvernement a transformé la Gécamines en une entité commerciale et elle fonctionne maintenant comme « gardienne » de l'immense richesse en cuivre et en cobalt de la RDC. En fournissant 60 % du cobalt au monde, la Gécamines a supervisé un boom des prix des minerais à forte demande pour les batteries au lithium-ion, actuellement utilisé pour alimenter certaines des voitures électriques et des smartphones. Le prix du cobalt a augmenté d'environ 80 %.
Mais Global Witness affirme que le statut commercial de la Gécamines est « seulement de nom ». Ses parts sont entièrement détenues par le gouvernement, de sorte qu'il reste « sous le contrôle de ceux qui sont au pouvoir ». Les hommes politiques de la RDC pompent l’argent de la GÉCAMINES. Dans un cas, les sociétés offshore ont versé 275 millions de dollars pour maîtriser les actifs miniers qui valaient au moins 1,6 milliard de dollars.
Tout aussi cruciales pour la disparition de l’argent des sociétés minières au Congo sont les agences fiscales de l’État qui pillent une bonne partie des recettes qu’elles perçoivent. Selon les lois de la République démocratique du Congo, les agences fiscales peuvent imposer aux entreprises, y compris minières, parfois des millions de dollars, et garder certaines des amendes récupérées pour financer leurs opérations. "L'opacité autour de la collecte et de l’utilisation de ces fonds", affirme Global Witness, conduit à ce que le système soit « très susceptible à la corruption et à des manipulations indécentes ».

Une élite politique ultra-corrompue.


Dans un rapport distinct, Congo Research Group (CRG) a constaté que la famille du président Joseph Kabila, y compris certains de ces frères et sœurs, « détient en partie ou en totalité » plus de 80 entreprises opérationnelles à l'intérieur et à l'extérieur de la RD Congo.
Elle détient plus de 100 permis miniers pour le diamant et l'or, le président Kabila et sa femme possèdent 70 000 hectares de terres agricoles, soit environ 10 fois la taille de Manhattan. Jaynet Kabila, la sœur jumelle du président, détient une participation dans Vodacom Congo, le plus grand réseau mobile de RD Congo et détient également plus de 100 permis miniers, tandis que Zoé Kabila, le frère du président, a une série d'intérêts commerciaux dans plusieurs entreprises impliquées dans des domaines les plus lucratifs par exemple les mines. Cosha Investments, l'une des sociétés de Zoé, participe également à l'impression de permis de conduire de la RD Congo. Zoé et Jaynet Kabila sont aussi membres du parlement.
En général, les activités de la famille présidentielle opèrent dans plusieurs secteurs couvrant l'aviation, les banques, les télécommunications et l'immobilier. Mais alors que la valeur de ses actifs est « difficile à déterminer », le rapport indique que les actifs appartenant à la famille « valent facilement plusieurs centaines de millions de dollars ».

CRG affirme que les activités commerciales de la famille Kabila ne sont pas « nécessairement illégales », mais certaines peuvent enfreindre la loi ou les codes de la RD Congo et « susciter de sérieuses questions de conflits d'intérêts ». Par exemple, le rapport indique que la sœur du président a obtenu plus d'exploitations minières que ce que n’autorise le code minier national.

Le vol systématique et massif des richesses du sol et de sous-sol de la RDC par la famille KABILA et ses courtisans, ne permet pas une redistribution équitable de l’argent du pays. Malgré des énormes richesses que nous envient nos voisins, la RDC reste, pour des décennies encore, parmi les pays les plus pauvres du monde. C’est rageant et révoltant.

Ce pourquoi, le peuple congolais doit se lever, aujourd’hui même, car demain c’est déjà trop tard, pour chasser tous les prédateurs de la république. Nous ne pouvons plus accepter que la richesse du pays ne profite qu’à une minorité des personnes.

Mata POLELE

 

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