Les ennemis de la RDC

RDC: En instrumentalisant le chaos au KASAI, KABILA a creusé sa propre tombe. Est pris qui croyait prendre !

En instrumentalisant le chaos au KASAI, Joseph KABILA a creusé sa propre tombe. Est pris qui croyait prendre !

En août 2016, des conflits mineurs mais violents ont éclaté dans la région du Kasaï au centre de notre pays.


Dans le monde au-delà des cinq provinces du Kasaï (Kasaï, Kasaï-Central, Kasaï-Oriental, Sankuru et Lomami), la cause de l'explosion violente n'était pas claire. Selon les rapports initiaux, il s'agissait d'un conflit local. Avec le temps, le monde a découvert avec stupéfaction les tenants et les aboutissants de cette guerre voulue par Joseph KABILA pour rester au pouvoir.
L'isolement relatif de la région de Kasaï a contribué au manque d'information du début. Cependant, le gouvernement de Joseph Kabila voulait limiter la couverture de cette guerre pour mieux exterminer les Luba qui sont ses opposants les plus coriaces et déterminés. Avec l’appui de notables de la région notamment Évariste BOSHAB et Clément NKANKU, la décision est prise de déstabiliser le KASAI pour ne pas organiser les prochaines élections nationales qui devaient se tenir en novembre 2016.

Un an plus tard, le conflit opaque s'est propagé et s'est élargi. Joseph KABILA est surpris par la résistance des milices et des groupes armés face aux FARDC, aux Bana Mura et à la Police nationale. Le monde découvre les dégâts et les commanditaires de cette sale guerre. Les responsables de l'opération de maintien de la paix au Congo des Nations Unies (la MONUSCO) craignent que le chaos du Kasaï gagne toute la RDC et l'Afrique centrale. Le pire risque de venir. Et les ambassades occidentales commencent à parler, à demi-mot du départ de KABILA. Son allié de toujours, l’Angola commence aussi à s’inquiéter pour sa propre sécurité.

Les estimations en pertes de vie humaine oscillent entre 3 000 et 6 000, mais les chercheurs découvrent quotidiennement de nouvelles fosses communes avec des corps mutilés. Par rapport à la Syrie, le nombre de morts est faible. Mais le Kasaï a été une guerre de massacres, par le gouvernement et les rebelles. Les forces de Kabila ont brûlé et brûlent des villages et ces attaques créent des réfugiés qui fuient dans les pays frontaliers. Les chiffres du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés estiment que la violence du Kasaï a déplacé environ 1,5 million de personnes. Plus de 30 000 réfugiés ont fui la frontière vers l'Angola.
Le conflit du Kasaï à la base avait opposé le mouvement Kamuina Nsapu contre l'armée congolaise, la police et les milices progouvernementales. Pour amplifier le chaos, les sbires et les hommes de KABILA ont poussé les ethnies et les tribus à se battre les unes contre les autres. Les tribus qui cohabitaient en paix depuis des décennies se sont affrontées poussés par les hommes du pouvoir.

L’ingérence du gouvernement dans les affaires tribales a poussé les vaillants citoyens locaux à résister surprenant les autorités. À mesure que le conflit s'est répandu, il a pris les caractéristiques d'un mouvement antigouvernemental plus large et la rébellion qui était locale s’est aussi agrandie. Maintenant, la résistance armée pourrait se nationaliser et relancer la Grande Guerre du Congo. Voilà pourquoi l’Angola et l’Occident ont peur et veulent maintenant le départ de Joseph KABILA pour éviter le pire.

La constitution de notre pays limite les mandats des présidents à deux. Joseph KABILA l’a violé et ne veut pas partir. L'accord signé avec l’opposition fin décembre 2016, l’obligeait à organiser les élections au plus tard fin décembre 2 017. KABILA a déclaré qu’il n’avait rien promis et la CENI affirme depuis le mois d’avril qu’il n’est pas possible d’organiser les élections cette année. Kabila a non seulement violé la loi, il a aussi violé l'accord de paix.

Kabila maintient le pouvoir parce qu'il contrôle les forces de sécurité et le système de parrainage du gouvernement. Son unité de garde présidentielle est l'unité militaire la plus puissante du pays - avec l'exception principale de la force de maintien de la paix MONUSCO de l'ONU.

Est pris qui croyait prendre !


Le gouvernement angolais était autrefois un allié acharné de Kabila. Les réfugiés du Kasaï et l'échec de Kabila à mettre fin au conflit ont mis fin à l'alliance. L'Angola, le plus grand et le plus peuplé voisin du Congo, appelle maintenant Kabila un président illégal. L'Angola possède également l'armée nationale la plus puissante d'Afrique centrale.

Pour le bonheur des fonctionnaires de l'ONU au Congo, des pays donateurs occidentaux et de l'opposition politique du Congo, l'Angola encourage d'autres États africains à s'opposer à Kabila pour le pousser au départ.
Pour Kabila et son régime, le problème local du Kasaï est devenu un problème international. En instrumentalisant la violence au KASAI, les stratèges de la kabilie pensaient l’aider à rester au pouvoir et surtout à avoir un alibi béton pour ne pas organiser les élections. Ce qui devait être un atout pour KABILA, est en passe de devenir un boulet pour lui. On ne peut pas passer si facilement de pyromane en pompier. KABILA qui aspirait à devenir l’homme providentiel de la RDC capable de mettre fin au chaos dans le pays et par conséquent demander au peuple, par référendum, de lui accorder un énième mandat est aujourd’hui considéré, par le monde entier, comme un dirigeant cynique et irresponsable. Un problème pour la paix.

Très rapidement, il a perdu le contrôle du feu qu’il a allumé et attisé au KASAI. Le monde entier constate son incapacité à maîtriser son pays et aussi son irresponsabilité en massacrant son propre peuple. Ceux qui l’ont toujours aidé commencent à s’en éloigner les uns après les autres. La menace la plus grande viendra sûrement de l’Angola, qui avec sa puissante armée, commence à lui faire comprendre qu’il est temps qu’il s’en aille. Une RDC déstabilisée est un très grand danger pour l’Angola.

Certains observateurs affirment que l'insurrection du Kasaï illustre ce qui pourrait se produire dans tout le pays si Kabila continue de rester illégalement au pouvoir. Oui, une autre guerre civile brutale et incontrôlable avec des centaines des milliers de morts. Un régime qui a été incapable de maîtriser les Kamuina Nsapu au KASAI sera-t-il capable de maîtriser une rébellion à plus grande échelle sur toute l’étendue de la République ? Il est devenu un grand danger pour la paix et la stabilité de la RDC et de l’Afrique Centrale et de l’Est.


Mata POLELE


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