Les ennemis de la RDC

La LUCHA critique la gestion du glissement de terrain de Tara, par nos autorités. Pourquoi a-t-on arrêté les recherches pendant qu’il y avait encore espoir de trouver de survivants ?


Comme d’habitude nos autorités ont réagi 6 jours après le glissement de terrain.


Dans un pays normal, les autorités nationales réagissent le jour même où il y a un évènement majeur. En RDC, les choses se passent toujours différemment. Pour nos autorités, la vie des Congolais ne vaut vraiment rien. Que les Congolais soient tués par une catastrophe naturelle comme à Muanda ou à Tara, qu’ils soient massacrés à Beni par des bandes armées, au KASAI ou à KIMPESE, nos autorités ne réagissent jamais. Il faut attendre plusieurs jours pour ne pas dire plusieurs semaines pour les voir réagir, quand les critiques deviennent vives. Nos vies ne représentent rien pour elles.
Au total, près de 250 personnes sont mortes après qu'un torrent de boue massive a balayé Tara, un village de pêcheurs sur les rives du lac Albert, dans la frontière nord-ouest du pays avec l'Ouganda. Pendant que le monde entier en parlait, le gouvernement Congolais et son Président étaient absents, muets, aphones et atones. Aucune réaction, officielle, aucune compassion pour les familles endeuillées. Comme si rien de grave ne se soit passé au pays.
Quatre jours après la catastrophe, les recherches de survivants ont été abandonnées. Quelle irresponsabilité ? Quelle inconscience ? Nous savons que, dans certaines catastrophes naturelles, on a retrouvé de survivants, 10 jours après les évènements. Qui a donné l’ordre d’abandonner si rapidement les recherches ? Certaines personnes vivantes pouvaient encore être sauvées.

Pacifique Keta, chef adjoint de la province de l'Ituri, où Tara est située, a déclaré que le nombre de morts était maintenant entre 150 et 250, dont beaucoup étaient encore enterrés sous les décombres de quelque 48 maisons détruites.

Une réaction tardive et insuffisante.


Le gouvernement Congolais n’a mis aucun moyen lourd pour tenter de sauver les personnes ensevelies. Les images que véhicule la presse mondiale montrent que c’est à mains nues que les sauveteurs faisaient leur pénible travail de gratter la terre pour retrouver les morts et les survivants. C’est rageant de voir un tel niveau d’irresponsabilité de la part de nos autorités nationales. Ils n’ont dépêché sur le lieu aucun engin mécanique pour faciliter le travail de sauveteur.
Le mouvement civique « Lutte pour le changement » (LUCHA) a accusé le gouvernement de ne pas agir assez rapidement après la catastrophe du 16 août. On ne peut même pas parler de lenteur de réaction mais plutôt de l’absence pure et simple de réaction.
Certaines des personnes parmi les disparues auraient pu être sauvées si l'intervention du gouvernement avait été rapide et à la hauteur de la catastrophe, a déclaré la LUCHA dans un communiqué.
Il a ajouté que le président Joseph Kabila, qui a seulement publié une déclaration de condoléances six jours après la catastrophe, aurait dû se rendre à Tara pour consoler les familles des victimes. Il ne l’a pas fait. Il ne l’a jamais fait et ne le fera jamais pour aucun drame, depuis qu’il est à la tête du pays. Il s’intéresse beaucoup plus à gérer ses mines d’or, du diamant, de coltan du Kivu et du Kasai qu’à sauver les vies des Congolais. C’est un commerçant à la tête de notre pays pour qui la vie des Congolais ne représente rien.
Le ministre de l'Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, s'est rendu à la province du Kivu jeudi 24 août, soit une semaine après les évènements tragiques. Avec un tel retard de réaction, il aurait dû rester dans son bureau climatisé de KINSHASA.

Keta a déclaré à l'AFP que la recherche de victimes a été suspendue pour empêcher la propagation de la maladie à d'autres villages de pêcheurs sur le lac. La raison avancée pour suspendre les recherches est invraisemblable. On suspend les recherches après s’être rassuré qu’il n’y a plus de survivants. Chose que nos autorités n’ont pas faite. Elles étaient pressées de se consacrer à leur business privé et personnel.

"Il est inacceptable que nous ayons perdu plus de 200 Congolais et qu'aucune autorité ne soit présente sur le terrain", a déclaré Vital Kamerhe, chef de l'Union de l'opposition pour la nation congolaise UNC, un jour avant le voyage du ministre de l'Intérieur.

Kamerhe a déclaré que la police l'avait empêché de « se rendre sur les lieux de la catastrophe pour sympathiser avec les victimes ». On interdit même à ceux qui veulent compatir avec les victimes de le faire.

Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a reconnu mercredi que le glissement de terrain était "une catastrophe majeure", mais comme d’habitude il a trouvé normale l’inaction des autorités. Il a plutôt critiqué ceux qui critiquent les autorités pour leur manque de compassion et d’action. "Nous vivons dans un pays où les gens veulent tout critiquer ", a déclaré Mende. Le déni de la réalité de nos autorités est tel qu’elles donnent l’impression de vivre dans un autre monde que le peuple. Bientôt, elles seront balayées pour que le peuple congolais retrouve le sourire et la dignité.

Mata POLELE


Imprimer cet article Imprimer cet article Télécharger une version PDF de cet article PDF

Aucun commentaire

Merci de donner votre avis sur cet article.