Les ennemis de la RDC

LA CENI IGNORE L’ARRÊT DE LA HAUTE COUR

LA CENI IGNORE L’ARRÊT DE LA HAUTE COUR.

LA CENI IGNORE L’ARRÊT DE LA HAUTE COUR.


Dans un communiqué rendu public hier jeudi, la Centrale électorale précise que la province phare du Grand Katanga est concernée par le vote de ce samedi 26 août.

Plus d’équivoque ! Le Haut-Katanga figure bel et bien parmi les sept provinces devant élire demain samedi 26 août, leurs Gouverneurs et vice-Gouverneurs. C’est ce que renseigne un communiqué de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), publié hier jeudi. Paru sous la signature de M. Onésime Kukatula Falash, Rapporteur adjoint de la centrale électorale en RD Congo, ledit communiqué ne fournit aucun autre détail supplémentaire.

Néanmoins, le texte précise que l’élection générale des Gouverneurs de provinces et leurs adjoints, prévus demain samedi, concerne sept provinces. À savoir : le Haut-Katanga, le Haut-Lomami, le Kwilu, le Sud-Kivu, le Sud-Ubangi, la Tshopo et la Tshuapa. Le Haut-Katanga ? Oui. Et pourtant, Deux jours avant le communiqué de la Centrale électorale d’hier jeudi, la Haute Cour avait rendu public le mercredi 22 août, l’Acte de notification d’un Arrêt. À la requête du Greffier en chef de la Cour constitutionnelle, ledit Acte signé par M. Sasa Nianga Théo, Huissier près cette Cour, met en exergue l’Arrêt de la Cour constitutionnelle rendu en date du 26 mai dernier, dans l’affaire R. Const. 469 en cause M. Kazembe Musonda Jean-Claude, contre l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga.

Le dénouement de l’affaire a donc été au profit de Jean-Claude Kazembe Musonda. Car, au terme de l’Arrêt de la Cour constitutionnelle sus-évoqué, M. Jean-Claude Kazembe Musonda avait été réhabilité dans ses fonctions de Gouverneur de la province du Haut-Katanga. Ceci donnait à croire que le fauteuil de gouverneur dans cette province n’était plus à pourvoir. Normal, quand on sait que l’arrêt de la Cour est par principe inattaquable.

Voilà qu’au moment où l’on croyait l’affaire déjà rangée, à la suite de l’Arrêt de la Haute Cour, le communiqué de presse d’hier de la Ceni vient quelque peu jeter le pavé dans la mare. Le texte annonce à l’opinion nationale la clôture de la campagne électorale 24 heures avant le démarrage effectif de l’élection, donc demain samedi, mais aussi et surtout reprend expressifs verbis, le Haut-Katanga sur la liste des sept provinces dans lesquelles cette élection aura lieu. De là, à conclure que la CENI ignore manifestement l’Arrêt de la Cour constitutionnelle, des observateurs avisés n’ont qu’un petit pas à franchir. Certains vont jusqu’à se demander si l’on serait déjà en face d’un bras-de-fer entre la Centrale électorale et la Haute Cour. Sinon, comment les choses vont-elles se passer par la suite ? Remettons les pendules à l’heure !

LE PROFIL DES CANDIDATS : UN VRAI PROBLÈME.


Une chose est de positionner les candidats Gouverneurs et vice-Gouverneurs. Une autre et la plus importante, est d’opérer un bon choix. Il semble que tout le problème se situe à ce niveau-là. L’expérience des Gouverneurs élus dans l’ancienne configuration de 11 provinces, renseigne à suffisance qu’il s’est posé un problème réel d’esquisse psychologique. Aujourd’hui comme hier, la même difficulté se pose. On retrouve à la tête des provinces, des gestionnaires des provinces pour la plupart sans traçabilité. Des administrateurs des territoires élus sur base des critères subjectifs. Moralité : on se retrouve avec des provinces rendues ingouvernables à l’effet de l’incompétence avérée de ceux qu’on a élus sans aucune rigueur dans le choix. Suivez mon regard !

S’agissant du scrutin de ce samedi 26 août, il y a lieu de souligner que sont concernées, des provinces essentiellement dirigées par des mandataires de la Majorité présidentielle (MP) au pouvoir. Là n’est pas le problème, si le verdict des urnes l’avait voulu ainsi. Démocratie oblige ! Toutefois, le jugement de la plupart de ces Gouverneurs et vice-Gouverneurs, à l’aune de leur gestion, laisse un arrière-goût d’inachevé. Au jour de l’élection, d’aucuns pensent que cette fois-ci, la Majorité présidentielle a bien mûri le casting.

DU PAIN BENIT POUR MME ANINA MAKWA


La seule province non intéressée par l’élection du Gouverneur est le Bas-Uélé où ce poste n’est pas à pourvoir. Dans cette nouvelle entité issue du démembrement de l’ex-Province Orientale, les députés provinciaux vont seulement élire le vice-Gouverneur.

À ce propos justement de la province du Bas-Uélé, le communiqué du 12 août de la Ceni, relatif à la liste des candidats retenus, atteste que pour le poste de vice-Gouverneur du Bas-Uélé, Mme Anina Makwa Godelieve est la seule candidate sélectionnée. D’ores et déjà, elle part avec toutes les faveurs des pronostics. A moins d’un coup de théâtre, sinon son élection est bien évidente.

Sage Jeampy
Avocat & Professeur Assistant à la Faculté de Droit, à Libero professionista




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