Joseph Kabila ne peut pas faire partie de la solution en RDC parce qu'il est le problème. La société civile veut le faire partir en douceur.
Un manifeste pour un départ pacifique de Joseph KABILA.
Les représentants de la société civile du Congo ont
lancé vendredi 18 août 2017 un manifeste pour une transition démocratique et
pacifique. Ils veulent pousser le président Joseph Kabila au départ sans
effusion de sang. Mais Kabila continue de refuser de s'engager à établir un
calendrier pour son départ.
Des membres des organisations de base du Congo et
des institutions religieuses ont choisi le siège de la Fédération
internationale des droits de l'homme à Paris pour lancer leur manifeste
vendredi 18 août 2017.
"Que ce soit le gouvernement ou l'opposition,
tout le monde s'est rendu compte que le pays est en mauvaise forme", a
déclaré à RFI André Mbata Mangu, directeur de l'Institut de démocratie et de
gouvernance. "Tout comme le dit notre hymne national, nous devons nous
lever, relever la tête et construire un pays plus beau qu'avant. Un pays de
paix ".
En vertu d'un accord conclut le 31 décembre entre
les représentants de Kabila et les dirigeants de l'opposition, Kabila, au
pouvoir depuis 2001, avait accepté de tenir des élections d'ici à la fin de
cette année.
KABILA tourne le dos aux accords du 31 décembre 2016.
Mais en juillet, la Commission électorale nationale
a fait un virage à 360 degrés et a déclaré que les élections ne se dérouleront
pas cette année, en raison des retards dans l'inscription de millions
d'électeurs.
La violence s'est également intensifiée à travers
le Congo, notamment dans la province de Kasai, compliquant l'organisation des
élections présidentielles selon la CENI.
Plus de 3 000 personnes auraient péri depuis août
2016 dernier, y compris les deux experts de l'ONU.
"C'est une stratégie de chaos utilisée par le
régime de Kabila pour rester au pouvoir", a déclaré Floribert Anzuluni,
coordinateur du mouvement citoyen Filimbi à RFI. "Vous savez que cette
situation a commencé à Béni dans la partie orientale du Congo, s’est poursuivie
à Kananga dans les provinces du Kasai, maintenant c’est le tour de Kinshasa.
C'est en fait M. Kabila qui organise cette instabilité".
Malheurs économiques
L'instabilité politique contribue également à la
stagnation économique du Congo.
L'inflation s'élève maintenant à 50 pour cent et le
franc congolais a perdu 30 pour cent de sa valeur, obligeant le gouvernement à
demander l'aide des donateurs occidentaux et du FMI pour maintenir son économie
dépendante du cuivre à flot.
"Même si la Commission électorale décide de ne
pas organiser des élections cette année en RDC, il y aura encore une porte pour
un nouveau cycle de négociations, mais cette fois-ci parmi les citoyens
congolais seulement", a déclaré André Mbata Mangu.
L'activiste Herve Diakiese pour sa part insiste sur
le fait que "Joseph Kabila ne peut pas faire partie de la solution parce
qu'il est le problème".
Appliquer l’article 64 de la constitution.
Les groupes de la société civile veulent que
l'article 64 de la constitution soit activé. Il stipule que les citoyens
congolais peuvent déposer des dirigeants qui violent la constitution.
"Cet article dit clairement que tous les
citoyens doivent bloquer toute personne qui veut rester au pouvoir contre la
constitution", déclare Floribert Anzuluni. "À ce jour, Joseph Kabila
reste au pouvoir contre la constitution et les citoyens de la RDC doivent agir
maintenant pour pousser M. Kabila à démissionner d'ici à la fin de cette
année".
Que les citoyens ordinaires écoutent ou non cet
appel à la résistance reste à voir. Le manifeste de vendredi a été lancé dans le
confort de Paris, les choses peuvent être très différentes lorsque ces groupes
de la société civile vont rentrer au Congo.
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