RDC : Le PGR Flory Kabange Numbi ouvre une enquête sur le rôle de l'ex-ministre NKANKU dans la violence au Kasaï.
Une enquête ouverte par le PGR Flory Kabange Numbi.
Les autorités Congolaises ont ouvert une enquête
pour savoir si un ancien ministre du gouvernement aurait joué un rôle dans
l'incitation à la violence dans les provinces du Kasaï.
Le procureur général Flory Kabange Numbi a annoncé
mardi qu'il ouvrait une enquête sur Clément Kanku, qui était l'une des
personnes sur laquelle enquêtée une équipe des Nations unies. Deux de membres
de cette équipe ont été tués au mois de mars de cette année.
L’histoire de la violence au Kasaï vient de prendre une tournure exceptionnelle avec les révélations de The New York Times qui cite une cassette audio dans laquelle l’ex-ministre Kanku organiserait et inciterait à la destruction de la ville de TSHIMBULU et à l’assassinat d’un colonel de l’armée et de ses gardes du corps. Dans cette cassette audio, l’ex-ministre dit à ses hommes de main : "Il est bon que nous brûlions tout".
Zaida Catalan, une Suédoise est l'un des deux
experts tués, a obtenu la bande et enquêtait sur le rôle de l’ex-ministre
Kanku. Dans un communiqué diffusé ce mardi, Kanku réfute ces allégations. Les
autorités congolaises disent avoir arrêté 16 suspects dans le cadre des
meurtres des experts de l’ONU.
Qu’est-ce que nous devons attendre de l’enquête du PGR ? Presque RIEN.
Cette question mérite d’être posée quand nous
savons jusqu’à quel niveau notre justice est instrumentalisée par le pouvoir en
place. Quelle confiance pouvons-nous accorder à cette justice quand on sait son
imbrication avec le pouvoir.
Dans un dossier aussi sensible, nos magistrats et nos juges ont pied et mains liés face aux injonctions qui peuvent venir directement de la famille KABILA, de l’ANR, du bureau du président, ou du ministère de la justice. Notre justice a montré sa proximité avec le pouvoir dans tous les dossiers sensibles qui ont été traités sans tenir compte du droit.
Les cas KATUMBI, Diomi, Mulambo, Eddy Kapend,
Franck Diongo et j’en passe ont été traités avec une partialité révoltante. Le
cas KANKU ne va pas souffrir d’exception. Ce monsieur sera soit sacrifié donc
reconnu coupable d’incitation au meurtre et à la violence, soit alors il sera
innocenté.
Mais cette deuxième possibilité risque de provoquer
un tollé de protestations à l’étranger. Par conséquent, il est beaucoup plus
probable que KANKU soit sacrifié. Il serait reconnu coupable mais la justice
n’irait pas plus loin pour identifier les vrais bénéficiaires de ces crimes.
Dans toutes les enquêtes criminelles, les juges se posent une question essentielle. À qui profite le crime ? Dans le cas précis, le crime ne profite pas au député KANKU. Quel est son intérêt à mettre le feu dans tout Kasaï et à faire assassiner des paisibles citoyens, qui sont par ailleurs, ces frères et sœurs du sang ? Il est muluba comme eux.
Comme on le voit, le crime ne profite pas à
l’ex-ministre KANKU mais au pouvoir en place qui a intérêt à bruler le pays
pour ne pas organiser les élections et se maintenir au pouvoir. Au-delà de
KANKU, s’il est reconnu coupable, la justice doit chercher les vrais
commanditaires qui ne peuvent que se retrouver dans le sillage de KABILA et de
ses plus proches collaborateurs notamment au niveau de l’ANR et du ministère de
l’intérieur de l’époque.
KANKU ne doit pas servir de fusible face aux vrais
commanditaires qui sont, à ce jour inconnu. Notre justice a l’obligation et le
devoir de les rechercher et surtout de les identifier.
Mata POLELE
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