Les ennemis de la RDC

RDC : GECAMINES, une entreprise à terre, pillée par la classe politique, de Mobutu à Kabila fils.

RDC : GECAMINES, une entreprise à terre, pillée par la classe politique, de Mobutu à Kabila fils.

Mobutu avait signé l’arrêt de mort de la GECAMINES en 1967 en la nationalisant.


La GECAMINESS est une entreprise qui faisait la fierté de la RDC. Elle représentait dans les années, 60à 80 près de 65% de notre richesse nationale. De pillage en pillage, par la classe politique et les présidents successifs du pays, de Mobutu à Kabila, le mastodonte est aujourd’hui à terre et peine de se relever. Dépiécée par ses dirigeants et les multinationales, elle a perdu son âme et est dans l’agonie, dans l’indifférence quasi générale de ses prédateurs. 

Son usine de Shituru, à Likasi, dans le Haut Katanga vendait son cuivre dans le monde entier, a vu sa production descendre de 135000 tonnes à 2000 tonnes par an. La GECAMINES est une société qui faisait rêver tous les intellectuels congolais qui brulaient d’envie d’y travailler. La mythique entreprise, qui fut le socle de l’économie congolaise, est à l’agonie, dépouillée par l’élite du pays. Elle tente difficilement de renaître. 
La GECAMINES est une société d’État congolais. Elle a été nationalisée en 1967 par Mobutu et a commencé son déclin tout juste après sa nationalisation. Sa gestion fut confiée à des prédateurs inexpérimentés, qui l’amenèrent à sa ruine.

KABILA a décapité la GECAMINES en la livrant aux intérêts financiers et privés.


La plupart de ses usines de production ne fonctionnent plus. Dès sa nationalisation, la GECAMINES fut le socle de l’économie congolaise, puis une formidable « caisse noire » des régimes successifs. Pendant les dernières décennies, les bénéfices du groupe minier se sont effondrés, sans que cesse la prédation des élites du pays sur ce trésor qu’elles pensaient inépuisable. Pendant que les ouvriers, eux, peinent à percevoir leur salaire. 
Le nouveau code minier, mis en place par Joseph Kabila signa l’arrêt de mort de la GECAMINES en ouvrant son capital aux investissements étrangers et privés. Dépecée, de tous les côtés, la Gécamines a signé de partenariats souvent opaques avec des sociétés douteuses. Kabila a donc transféré la totalité de la richesse minière de la GECAMINES aux mains des sociétés étrangères et de leurs filiales offshores. L’argent généré s’évanouit dans la nature et de complexes circuits financiers qui aboutissent aux paradis fiscaux et presque plus rien pour le pays.
Entre-temps, les autorités politiques et administratives du pays, qui ont des intérêts dans ces sociétés étrangères, interviennent dans l’ombre pour tirer et percevoir leurs propres bénéfices. Dans ce partenariat GECAMINES – Sociétés étrangères, le dindon de la farce se trouve être la GECAMINES et le peuple congolais, soulignait dès 2005 un rapport des parlementaires congolais. Un député de l’opposition ayant participé à ce rapport avait affirmé sous l’anonymat « Kabila et ses amis font avec la Gécamines ce que même Mobutu n’a jamais osé faire ».

Des transferts de fonds douteux.


L’ONG Global Witness, qui a épluché les comptes de la GECAMINES y ont découvert plusieurs transactions douteuses. En 2015 plus de 800 millions d’euros de redevances de la Gécamines ont été versés à une société établie aux Îles Caïmans et détenue par un homme d’affaires israélien, Dan Gertler. 
Il aurait aussi perçu 70 millions d’euros destinés à la GECAMINES, de la part de l’un de ses partenaires GLENCORE. Ce dernier est un intime et argentier de KABILA. Ce monsieur détient plusieurs concessions minières au KATANGA, qu’il a achetées à bas prix selon le gendarme de la Bourse américaine (la SEC). 
Face à un journaliste du magazine « Le Monde » le directeur général de la Gécamines, Jacques Kamenga, se montre gêné et agacé pour parler des scandales financiers qui s’enchainent depuis sa prise de fonctions en 2014. Il est le signataire des documents validant des transferts injustifiés de royalties.

La GECAMINES peut-elle être sauvée ?


Albert Yuma est le PDG actuel de la GECAMINES. C’est un intime du chef de l’État. En aout 2016, il a présenté un plan de modernisation de la Gécamines de 700 millions de dollars d’ici 2020 pour rénover des installations souvent déliquescentes, obsolètes parfois. Criblée d’une dette de près de 1,5 milliard de dollars, elle peine à rassembler les fonds. 
Pour beaucoup d’experts, c’est une entreprise du passée, très mal gérée, qui est condamnée à disparaitre, difficile à sauver. 
Plusieurs conflits judiciaires la fragilisent aussi et l’empêchent de se relever. Le Katanga et la RDC doivent tout à la Gécamines. Aujourd’hui, elle n’a plus grand-chose à offrir : des squelettes d’usines, de maigres bénéfices pillés par les politiques, une dette abyssale et des scandales politico-financiers.

C’est l’histoire d’un fleuron de l’économie congolaise, que Mobutu avait condamné à mort en 1967 en le nationalisant, avant que KABILA ne l’achève en 2002 en le cédant aux intérêts financiers et capitaux privés. L’agonie est lente, mais sa mort certaine. Dépecée et charcutée, de Mobutu à KABILA, la GECAMINES ne peut survivre à 40 ans de prédation, de pillage et de zéro investissement. L’argent ne fait que sortir pour remplir les poches de prédateurs sans aucun dollar de renouvellement des outils de production.

Mata POLELE
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