RDC: Vente de passeports biométriques : des centaines de millions de dollars aux mains du clan KABILA

L’opposition congolaise hausse le ton

Le Rassemblement appelle les autorités nationales à enquêter sur le rapport de Reuters de la semaine dernière selon lequel la plupart des fonds versés par les citoyens congolais pour les nouveaux passeports biométriques vont à l'étranger.

Les documents examinés par Reuters d'un accord de 2015 entre le gouvernement du Congo et une société belge appelée Semlex pour produire des passeports biométriques montrent qu'une grande partie de 185 $ de vente du nouveau passeport congolais va à Semlex et à une petite entreprise appelée LRPS basée aux émirats arabes unis.

La société LRPS enregistrée aux Emirats Arabes Unis - qui reçoit 60 $ pour chaque passeport délivré - appartient à Makie Makolo Wangoi, considérée comme un proche parent du président de la RD Congo Joseph Kabila.

Ni la présidence congolaise ni Wangoi ou Semlex n'ont répondu aux demandes de REUTERS pour mieux l’éclairer.

Test d’indépendance de Bruno TSHIBALA face à KABILA

Felix Tshisekedi, à son arrivée à KINSHASA à déclarer aux journalistes que l’affaire de passeports biométriques est un test pour le Premier ministre TSHIBALA. Il a ajouté que le Rassemblement qu’il dirige ne parlerait avec le Premier ministre Bruno Tshibala, qu’une fois qu'il aurait pris des mesures concernant cette affaire.

"Il devrait commencer par résoudre le problème du scandale qui se déroule aujourd'hui dans la république - le scandale des passeports", a déclaré Tshisekedi. "Tshibala devrait montrer son indépendance en résolvant ce problème et nous parlerons".

Claudel André Lubaya, député de l'opposition et ancien gouverneur de province, a également demandé au procureur général d'enquêter sur la question. Tout le monde sait qu’il n’y aura pas d’enquête du moment où la famille biologique de KABILA est impliquée dans ce vaste vol et escroquerie.

Le groupe d’activistes Lucha a réagi à l'affaire de passeports biométriques en écrivant sur Twitter que la RD Congo "est prise en otage par une bande de voleurs et de criminels".

Dans une interview télévisée sur Télé 50, le vice-ministre des affaires étrangères Yves Kisombe a confirmé que le Trésor reçoit 65 $ par passeport alors qu'une entreprise privée» reçoit 120 $, mais a nié toute irrégularité.

"Il n'y a pas d'individu, ni de famille biologique, ni de famille politique, ni de personne influente qui s'intéresse à cela", a-t-il déclaré.

222 millions de dollars minimum à la famille KABILA pour la vente des passeports

RDCNEWSPOLELE se demande en vertu de quoi, de quelle loi, de quel principe, de quel contrat, la RDC qui est vendeuse de ces passeports doit percevoir deux fois moins qu’une société privée ? Grosse arnaque sur le dos du peuple congolais.

Au début des négociations entre l’État congolais et la société Semlex, les passeports biométriques devraient nous couter entre 20 et 50 dollars. Contre toute logique, par un tour de passe-passe, à la fin des négociations le prix final passe à 185 dollars pièce. Une surfacturation de près de 400% pour mieux engraisser la famille KABILA.

Ce contrat de plusieurs dizaines millions de dollars entre l’État Congolais et Semlex devrait passer par un appel d’offre international. Ce n’est fut pas le cas. Même le Premier ministre de l’époque, Matata PONYO, n’était pas au courant de ce contrat. Tout était supervisé par la famille de KABILA pour mieux siphonner le peuple congolais.

Chaque année l’État congolais vend pas moins de 2 millions de passeports. Cela représente un chiffre d’affaires de près de 370 millions de dollars dont 222 millions environ de dollars vont dans les comptes privés de la famille KABILA. On comprend pourquoi KABILA et les siens ne peuvent pas, ne veulent pas quitter le pouvoir. Ils veulent profiter jusqu’à leurs derniers soupirs de leurs champs d’argent. On comprend aussi pourquoi, Jaynet KABILA, la sœur de Joseph KABILA est à la tête d’un pactole de près de 15 milliards de dollars caché dans des paradis fiscaux notamment au PANAMA.

La corruption est endémique en RDC. Luzolo MBAMBI, le conseiller spécial de KABILA, en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme a déclaré en 2015 que le pays perd jusqu'à 15 milliards de dollars par année en fraude et vol, soit environ trois fois le budget annuel de l’État. Ce chiffre sous-estime la réalité. Il y a des sources indépendantes qui parlent de 80 milliards de dollars qui échappent chaque année au trésor public.

Mata POLELE