Les ennemis de la RDC

RD Congo : Nomination de Bruno TSHIBALA, la CENCO sort de son silence

RD Congo : Nomination de Bruno TSHIBALA, la CENCO sort de son silence

Kabila viole les accords de la CENCO


Depuis la nomination de Bruno TSHIBALA, l’Église catholique de la RDC ne s’est jamais prononcée clairement. Ce vendredi 21 avril 2017, elle s’est prononcée. Sans ambiguïté. En voulant trop jouer aux équilibristes, les évêques de la CENCO ont fini par agacer une partie de la population et le Rassemblement. 
Depuis le début de leurs médiations pour sauver la RDC du chaos, ils ont voulu être l’église au milieu du village. Pour ne pas froisser les parties prenantes aux discussions. Mais cette position était-elle logique, soutenable ou la meilleure ? Si cette position était compréhensible et défendable, elle n’était pas la meilleure. Quand on voit la cacophonie permanente qui polluait les plénières, nous nous rendons compte, a posteriori, que la stratégie adoptée par les évêques ne pouvait qu’échouer. 
Les comptes rendus réguliers que faisait la CENCO à la presse se voulaient neutres. Ils nous parlaient des différents blocages mais ne nous disaient jamais qui en étaient les auteurs. Sur les questions qui fâchent des journalistes, les évêques maniaient la langue de bois aussi bien que nos médiocres hommes politiques de la majorité et de l’opposition.

Tout le monde est perdant


Dans ce jeu de boni menteur, ou nos hommes politiques, de tous bords, racontés devant les caméras le contraire de ce qu’ils se disaient dans les plénières, et face au silence des évêques à dire la vérité au peuple congolais, la réussite des discussions aurait été un véritable miracle. 
Le piège s’est refermé sur tout le monde. Malgré la bonne volonté des évêques de la CENCO qui voulaient ménager les chèvres et les choux, l’échec est là. Constaté par tout le monde. 
C’est le moment choisi par les évêques pour faire la part des choses et nous dire enfin aujourd’hui, en mot entier, ce qu’ils nous disaient hier, à demi-mot. Ils constatent et affirment clairement que la nomination de Bruno TSHIBALA n’est pas conforme aux accords de la Saint Sylvestre. Par conséquent, ils désignent clairement la majorité comme responsable de l’échec de la signature sur les arrangements particuliers.

Pour la CENCO, KABILA est responsable de l’échec et pas de troisième mandat pour lui


Cette courageuse position, bien que tardive, est à féliciter. Elle met la majorité le dos au mur et va certainement remobiliser la population rd congolaise. Les évêques, libérés de leur neutralité en tant que facilitateurs du dialogue entre le pouvoir et l’opposition, ont ajouté qu’il n’y aura pas un troisième mandat pour KABILA. 
Cette position, tout aussi claire, nous pousse à penser que l’Église catholique, face à la médiocrité de l’opposition congolaise, veut amener le peuple à se prendre en charge. Réussiront-ils ? 
Nous savons aujourd’hui que les discussions de la CENCO n’étaient qu’un subterfuge utilisé par KABILA pour passer la date fatidique du 19 décembre 2016. À l'approche de cette date, la tension au pays était telle que, le pouvoir avait peur de ne pas être capable de maitriser la foule. Il fallait donc donner l’impression de reculer face au peuple et à l’opposition. Cet alibi a donc permis à Kabila d’obtenir, sans vraiment se battre, le glissement qu’il souhaitait. Mais peut-il glisser au-delà du 31 décembre 2017 ?


Mata POLELE

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