RDC : quand la pêche aux ministres devient un cirque de mauvais gout.
Le décès d’Étienne TSHISEKEDI fait exploser l’opposition
Depuis la nomination de Bruno TSHIBALA à la
primature, nos hommes politiques de l’opposition nous montrent un visage digne
de la série DALLAS des années 1980 où les intrigues se succédaient aux
intrigues, les trahisons en cachées d’autres et les coups bas sous la ceinture
volaient de partout. Entre-temps KABILA et ses hommes se délectent de ce
spectacle affligeant et pathétique que nous offre l’opposition.
À la nomination de BADIBANGA en octobre 2016, la vraie opposition est restée digne. Elle était restée soudée derrière Étienne TSHISEKEDI. Bien que les postes ministériels fussent restés ouverts au Rassemblement, personne n’y est entré. Le bloc est resté serré obligeant le pouvoir à un second dialogue.
L’opposition sous l’impulsion d'Étienne
TSHISEKEDI avait réussi à faire reculer KABILA en lui faisant accepter de ne
pas briguer un troisième mandat, de ne pas modifier la constitution et de ne
pas organiser un referendum sur la constitution.
Avec la nomination de TSHIBALA à la primature, le
décor a changé. Étienne TSHISEKEDI n’est plus là. Le Rassemblement a implosé.
Ses composantes ont aussi éclaté. Nous avons maintenant deux dynamiques de
l’opposition, aile FAYULU et aile KIAKWAMA. Nous avons aussi deux
Rassemblements, aile LIMETE et aile KASAVUBU. À l'intérieur des partis
politiques de l’opposition, rien ne va plus. Chaque matin, nous assistons aux
défections, aux exclusions et auto exclusions que raffolent nos leaders
politiques.
La cause de ce déchirement, c’est un déficit manifeste et criant de démocratie au sein des oppositions rd congolaise. Il y a d’un côté les grands leaders qui pensent, à tort ou à raison, avoir le monopole de la parole et de l’autre, les autres cadres des partis qui doivent se taire, sinon c’est l’exclusion ou l’auto exclusion selon les humeurs des leaders.
TSHIBALA, la pêche miraculeuse ?
C’est dans ce climat délétère et nauséabond que
Bruno TSHIBALA est entré en fonction et a commencé sa pêche aux ministres. Nous
assistons à un cirque où les personnages n’assument pas leurs vrais rôles. Nous
assistons à un balai dansant ou l’hypocrisie et le mensonge semblent être la
ligne de conduite principale. Personne de nos hommes politiques ne veut avoir
le courage d’assumer publiquement ces actes. Absolument personne !
Qui ne sait pas que les négociations que mènent,
tambour battant, Bruno TSHIBALA tournent autour de la répartition et de la
distribution de postes ministériels ? Tous ceux qui rencontrent TSHIBALA
parlent de ces deux sujets. Dire le contraire c’est tromper les Congolais comme
l’a fait le Professeur MATUNGULU pour qui j’ai une grande estime mais qui vient
de me décevoir. Il n’a pas assumé son acte.
D’autres politiciens, beaucoup plus courageux semble-t-il, rencontrent TSHIBALA en journée. À la sortie des audiences, face aux caméras, ils mentent à la nation en affirmant qu’ils n’ont pas parlé de postes ministériels mais plutôt de l’avenir du peuple congolais. C’est honteux de se servir du nom du peuple pour cacher une demande de poste ministériel. Assumez vos actes messieurs les futurs ministres.
Une dernière catégorie de nos hommes politiques de
l’opposition, les hypocrites, choisissent de voir TSHIBALA la nuit, en
catimini, hors caméra, dans le noir absolu. Certains ont été démasqués grâce à
la vigilance du peuple, d’autres pas. Les démasqués ont démenti. Ils n’ont pas
le courage d’assumer leurs actes. Ils veulent tromper le peuple rd congolais.
Les non démasqués ont la conscience chargée de leur hypocrisie, de leur
turpitude.
Décrié et accepté par l’opposition
TSHIBALA assis au bord du fleuve Congo, sa canne de
pêche solidement tenue, regarde sous l’eau la danse des opposants autour de son
hameçon. Ses yeux au début triste, semblent s’illuminer. Il y aurait de plus en
plus des poissons, petits et grands, autour de son hameçon. Combien mordrons t
ils réellement à son hameçon?
Décrié, insulté et qualifié de traitre à sa nomination, TSHIBALA, semble avoir le vent en poupe. L’opposition le fréquente beaucoup plus facilement qu’elle ne l’a fait avec BADIBANGA. Dans les deux cas, il y avait des postes ministériels à pourvoir. Mais l’opposition n’a jamais couru derrière BADIBANGA. Comment expliquer ce revirement ? Espérons qu’il ne fera pas de pêche miraculeuse qui aboutira à la mort de l’opposition rd congolaise telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Aujourd’hui, pour nos hommes politiques, l’objectif
est simple et unique : devenir ministre et mourir. C’est qui explique le cirque
que nous assistons autour du Premier ministre. C’est qui explique aussi l’échec
des négociations sur les arrangements particuliers. Ces négociations ont étés
plombées par des histoires de postes. Et pourtant, chacun sait que l’objectif
des négociations de la CENCO est et reste le départ de KABILA du pouvoir.
Mata POLELE
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