RDC : Extermination à grande échelle au KASAI, encore 17 fosses communes découvertes par l’ONU
Qui veut faire disparaitre le Kasaï ?
Avec une quarantaine de fosses communes découvertes
à ce jour par les enquêteurs des Nations unies au Kasaï, nous nous demandons si
une extermination à grande échelle des peuples du Kasaï n’est pas en train de
se passer sous nos yeux. Même à Beni où il y a des massacres à répétition, nous
n’avons pas dénombré autant de fosses communes.
Le gouvernement congolais ne communique pas beaucoup sur ce genre de problème. Quand il décide à communiquer, c’est souvent pour ne rien dire et laisse, à chaque fois, la population sur sa fin. À la fin d’une communication gouvernementale, la population sort avec beaucoup plus d’interrogation qu’elle en avait au début.
Nous voulons savoir qui est responsable de cette
tuerie massive au grand Kasaï. Combien de corps il y a dans chaque fosse
commune. Combien de corps au total ? Quel est le nombre des enfants, de femmes,
d’hommes ? Comment ils ont étés tués ? Armes blanches, manchettes ou couteaux ?
Armes de guerre avec balles réelles ? Depuis combien de temps sont-ils morts ?
Toutes ces questions sans réponses nous taraudent l’esprit.
Le grand Kasaï, jadis havre de paix
Le grand Kasaï était un havre de paix depuis 1966
environ et jusqu’en juillet 2016 date à laquelle le gouvernement central a
voulu mater le chef KAMUINA NSAPU. Les massacres actuels ne prennent-ils pas
racines sur la volonté du pouvoir actuel de créer un chaos sur l’ensemble de la
République Démocratique du Congo ? Afin d’instaurer un état d’urgence qui
servirait de prétexte à l’organisation d’un referendum pour le changement de la
constitution. Nous soupçonnons le pouvoir en place de planifier le chaos sur
l’ensemble du territoire national en vue de durcir son autorité pour mater
l’opposition et la population congolaise.
Si à Beni les massacres sont l’œuvre de groupes
fortement armés avec de vraies bases arrières pour s’organiser, au grand Kasaï
par contre, ce sont de jeunes enfants armés seulement de manchettes et de lance
pierre, rarement de vraies armes qui s’affrontent aux FARDC et à la police
nationale. Nous ne nous expliquons pas comment les FARDC et la PNC sont
incapables de mater de jeunes enfants qui n’ont pas d’arme de guerre. Voilà
pourquoi nous pensons que ce qui se passe actuellement dans le grand Kasaï est
voulu et planifié. Il n’y aurait pas de volonté réelle d’y mettre fin.
Pour une commission d’enquête crédible et indépendante
C’est pourquoi, nous ne voulons pas d’une énième
commission d’enquête au résultat tronqué, partial, partiel et déjà connu avant
même le début de l’enquête. Nous voulons une commission d’enquête indépendante
du pouvoir central, avec à sa tête un des responsables de l’opposition et formé
à part égale entre l’opposition et la majorité.
Nous voulons d’une commission d’enquête qui va avoir les mains libres sur ses enquêtes pour mieux établir les responsabilités des uns et des autres et cela sans aucune pression, d’où qu’elle vienne. Enfin, ses conclusions doivent être rendues publiques officiellement et non pas remis à une quelconque autorité.
Si la RDC n’est pas capable de diligenter une
enquête digne et crédible sur les 40 fosses communes du grand Kasaï, alors
remettons-nous, une fois de plus, à la communauté internationale pour qu’elle
nous aide. Dans ce cas, nous resterons à jamais les grands enfants estropiés de
l’Afrique, incapables de marcher tous seuls comme des grands. Et pourtant, nous
ne manquons pas de têtes pensantes.
Le peuple congolais en a assez des massacres à
répétition dont les responsables ne sont ni connus encore moins punis.
L’impunité de ceux qui nous massacre doit cesser. Les ministres de la justice,
de l’intérieur et de la défense doivent faire leur travail de protection des
populations congolaises. Ils ne sont pas là seulement et uniquement pour
s’enrichir mais plutôt pour sécuriser et protéger les citoyens. Ils doivent
dégager s’ils en sont incapables.
Mata POLELE
Aucun commentaire
Merci de donner votre avis sur cet article.