Les ennemis de la RDC

RD Congo : Au Kasaï les morts ne s’arrêtent pas. On continue de les compter.

RD Congo : Au Kasaï les morts ne s’arrêtent pas. On continue de les compter.

On continue de compter nos morts au Kassaï


Le Kasaï qui a toujours été un havre de paix est devenu, à son tour, une poudrière par la faute d’une gestion calamiteuse de nos dirigeants incapables de maitre de l’ordre sur toute l’étendue de la république. Après le Kivu, où les Congolais sont massacrés comme de mouches depuis des années pour le contrôle de minerais et aussi pour chasser les Autochtones de leur terre, le pouvoir et ses complices viennent d’amener le désordre au Kasaï. 
Le 19 avril passé, dans la localité de Mungamba, située à 30 kilomètres à l'est de Tshikapa, capitale du Kasaï, se sont affrontées les ethnies Lulua-Luba et Chokwe-Pende qui ont fait 20 morts parmi ces derniers. Mais ce que nous savons, ces deux communautés vivaient en paix depuis des années. Pourquoi subitement, elles se tuent aujourd’hui ? 
La déstabilisation du Kasaï est le résultat de la mort du chef Kamuina Nsapu, abattu par les FARDC au mois de juillet 2016. Depuis cette date, le Kasaï est entré dans un cycle endiablé de violence que l’état n’arrive pas ou ne veut pas éradiquer. Près de 40 fosses communes ont été comptabilisés au Kasaï. Cela montre l’étendue de massacres qui s’y déroule. Les morts se comptent par milliers.

Déplacement massif des populations locales causes de troubles ethniques.


Les combats entre les FARDC, la PNC et les milices Kamuina Nsapu ont provoqué un déplacement massif des populations de près de 800000 personnes. Les déplacements des populations vers de nouvelles terres posent toujours de problèmes avec les gens qui y vivaient avant. Ces déplacements  activent ou provoquent des conflits ethniques avec parfois des morts d’homme.

Suite à une très mauvaise gestion par le pouvoir, de la divergence qui l’opposait avec le chef Kamuina Nsapu, le Kasaï s’est embrasé. Il est devenu incontrôlable. Le gouvernement a privilégié la force brutale à la place des négociations pour résoudre des problèmes liés à l’autorité coutumière. Ils ont préféré assassiner le chef Kamuina Nsapu au lieu de discuter avec lui. 
Quand la situation s’est aggravée, les morts se comptaient par plusieurs centaines déjà, le gouvernement a voulu négocier. C’était trop tard. L’amertume et la colère des Kamuina Nsapu étaient déjà à leur maximum. Les revendications ont aussi changé de nature. Ils exigeaient maintenant le départ de Kabila. 
"Il n'y a pas de solution au Kasaï autre qu'une solution négociée", a déclaré Mamadou Diallo, coordinateur des affaires humanitaires pour la mission de l’ONU en RDC. Pendant que, le porte-parole du gouvernement, Lambert MENDE,  a fait savoir le lundi 24 avril 2017, que l’on ne négocie pas avec des terroristes. Le pouvoir continue à privilégier l’option militaire qui, à ce jour, ne donne aucun résultat positif sauf augmenter le nombre de nos morts : militaires, miliciens ou civils.

Un chaos planifiait et voulu par KABILA pour conserver le pouvoir


Le Kassaï continue à compter ses morts. La guerre continue. Comme au Kivu, le gouvernement semble incapable d’instaurer la paix au Kasaï. Le veut il vraiment ? Le peut il seulement ? En a-t-il le moyen et la volonté de le faire ? 
Si l’État voulait mettre fin à la rébellion de Kamuina Nsapu, il l'aurait fait depuis longtemps. Comment expliquer aux Congolais qu’une poignée de jeunes gens, armée seulement de lance pierre et des armes artisanales, puisse tenir tête aux FARDC et à la PNC équipées des armes lourdes ? 
Nous accusons le pouvoir kabiliste d’entretenir le chaos sur l’étendue du territoire national pour des besoins de conservation de pouvoir. Ils veulent créer le chaos pour instaurer l’état d’urgence afin d’organiser un referendum pour le changement de la constitution. Kabila instrumentalise la violence pour se présenter demain, en homme providentiel, capable d’instaurer la paix en RDC afin de rester indéfiniment au pouvoir. Une paix qu’il a été incapable, en 17 ans de pouvoir, d’offrir au peuple congolais.

Entre-temps, au Kasaï nous comptons nos morts, par milliers depuis juillet 2016, dans une indifférence coupable et criminelle de ceux qui nous gouvernent. Les milices tuent. Les FARDC et la PNC massacrent aveuglément. Les ethnies s’entretuent. Dans cette course à qui va tuer plus, une seule victime : le peuple congolais.

Nous exigeons des enquêtes crédibles sur les assassinats et les massacres au Kassaï.

Mata POLELE

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