RASSOP : pourquoi la grande marche du 10/04/2017 ne peut réussir
Le pouvoir a peur de manifestations
Depuis les manifestations surprises des 18/01 aux
20/01/2015 qui avaient empêché la modification de la constitution en faisant
reculer le régime, les stratèges du pouvoir en ont tiré des enseignements
utiles. Ces manifestations, avaient mis à mal le pouvoir et avaient démontré
combien il était compliqué et difficile de maitriser, d’arrêter ou d’éteindre
une manifestation déjà lancée, déjà en cours, dans une grande ville de près de
10 millions d’habitants comme KINSHASA.
Il y a eu des centaines de morts durant ces trois jours de manifestations qui ont failli emporter le pouvoir. L’armée et la police ont été débordées. Ce qui explique le nombre élevé de morts. Aujourd’hui, toute manifestation, si petite soit-elle, fait énormément peur au pouvoir.
Premier enseignement tiré par le régime, ne plus
autoriser de marches à KINSHASA et dans les autres grandes villes du pays, même
celle dite pacifique. Nous constatons effectivement que depuis janvier 2015,
aucune marche n’a été officiellement autorisée par les différents gouverneurs
vendus de grandes villes de la RDC. Les rares manifestations autorisées ont été
tellement encadrées par l’armée, la police et les services de sécurité de
l’État, que tout débordement était inenvisageable.
Pour les manifestations décidées et annoncées
unilatéralement par le RASSOP, l’objectif du pouvoir depuis janvier 2015 est de
les étouffer avant même leurs débuts d’exécution. À chaque mot d’ordre du
Rassemblement pour une manifestation de rue, l’armée et la police sont
déployées 24 heures avant la date prévue. Elles bouclent tous les points
stratégiques de nos grandes villes. Le déploiement est tellement massif, qu’il
dissuade les manifestants à sortir de chez eux.
En même temps, une campagne radiotélévisée intimide la population et l’invite à rester chez elle, soi-disant pour éviter les balles perdues. Un général congolais ne s’est même pas gêné de promettre la mort aux éventuels manifestants du 19/12/2016. Il avait promis la mort aux manifestants par de balles réelles tirées à hauteur d’homme.
Dans ces conditions, les manifestants, mêmes les
plus pacifiques, ont peur de sortir de chez eux, à moins d’être inconscients.
Les jours de manifestations officielles, ressemble désormais à des journées
villes mortes. Presque tout le monde reste chez soi tétaniser, par la présence
massive dans les rues et points stratégiques, de la police et de l’armée, et
aussi par l’intimidation à la radio et la télévision, les invitants à rester
chez eux. Voilà pourquoi, la manifestation d’aujourd’hui est vouée à l’échec.
Changement de stratégie
Face à la dictature qui s’installe dans notre pays,
l’opposition doit changer de stratégie, de méthode d’action. Inutile de lancer
de mots d’ordre de manifestations à date connue ou annoncée. C’est faire tuer
la population sans garantie de réussite. Elle doit désormais surprendre le
pouvoir. La résistance doit désormais être organisée en vue d’harceler le
pouvoir 24h sur 24. La peur doit changer de doit.
Mata POLELE
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