Kabila nomme un Premier ministre hors opposition et augmente la tension au pays
La politique du pire
Kabila a nommé un Premier ministre récemment
expulsé du principal parti d'opposition du Congo UDPS. La nomination du nouveau
Premier ministre le vendredi soir, n’a pas réussi à apaiser les tensions. Au
contraire, elle vient d’attiser le feu de la contestation de l’opposition et du
peuple congolais. Cette nomination, d’un exclu de l’UDPS et du Rassop est une
véritable provocation et marque la fin des accords de la CENCO.
Bien que Bruno Tshibala, 61 ans, ait joué un rôle-clé dans la coalition de l’opposition qui a signé l’accord politique avec le Parti au pouvoir en décembre 2016, il n’avait plus qualité de représenter cette opposition puisqu’il y a été exclu au mois de mars dernier.
Peu de temps après la signature de l’accord de la
CENCO, Étienne Tshisekedi, l’opposant historique et emblématique, artisan
principal de ces accords, est mort d'une embolie pulmonaire alors qu'il suivait
un traitement médical en Belgique. Le fils de Thisekedi, Félix est apparu aux
yeux de tous comme seul successeur valable de son père. Mais Bruno Tshibala a
contesté sa légitimité en tant que nouveau chef de parti de l'UDPS et a
finalement été exclu du parti.
Les partisans de Tshisekedi ne sont pas
susceptibles de soutenir Tshibala. C’est un Premier ministre isolé et sans
véritable assise populaire, qui ne peut pas faire face à la majorité. Il est
banni de l’opposition. Comme Badibanga, il vient de rejoindre Kabila qu’il
avait tant fustigé dans son parcours politique. Quel est le prix de son
ralliement à KABILA ?
Violation des accords
En vertu des accords de décembre, la coalition de
l'opposition devait choisir un Premier ministre. Mais les divisions internes,
en son sein, compliquaient les efforts pour choisir un candidat. Kabila en
nommant Tshibala à la primature, vient de faire le choix d’ajouter de la
confusion à la confusion. Il n’a pas cherché le chemin du consensus mais plutôt
celui de l’éclatement du pays.
Kabila est arrivé au pouvoir après l'assassinat en 2001 de son père, et l'opposition a fortement réagi l'année dernière lorsque les élections présidentielles n’ont pas eu lieu. Des dizaines de congolais ont été tuées dans des manifestations violentes à travers le pays, selon des groupes de défense des droits de l'homme.
L'Église catholique est intervenue et a tenu des
pourparlers politiques avec toutes les parties dans le but d'éviter d'autres
affrontements mortels. L'accord de la CENCO conclu en décembre 2016 avait pour
objectif une passation des pouvoir apaisée et civilisée entre KABILA et son
successeur. Cet accord vient d’être bafoué par Kabila qui vient de faire le
choix de provoquer une guerre civile en RDC en s’accrochant au pouvoir.
T. G.
T. G.
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