Les ennemis de la RDC

SCANDALE: La police de Kabila «kidnappe» le prêtre catholique Sébastien Yebo devant des témoins.

La puissante église catholique de la RD Congo s'est opposée au président Joseph Kabila à cause de son refus de démissionner

Des méthodes des voyous.

La police a "kidnappé" un prêtre catholique samedi après la messe à Kinshasa, selon des témoins, au milieu de tensions croissantes entre l'église et le gouvernement congolais suite au refus de l’usurpateur Kabila de démissionner.

"Le père Sébastien a été emmené par la police juste après la messe du matin", a déclaré une religieuse de la paroisse Saint-Robert à l'AFP à N'sele, dans la banlieue est de la capitale kinoise.

Un véhicule de police s'est arrêté devant l'église, des policiers ont sauté et "ont commencé à battre le prêtre", a dit une autre religieuse qui avait également été témoin de l'incident. "Ils l'ont jeté dans la jeep et l'ont emmené avec lui", a-t-elle dit, ajoutant qu'un homme non identifié "a filmé le prêtre" sur son téléphone portable pendant la messe.

La police a refusé de commenter l'incident lorsqu'elle a été contactée par l'AFP. Le prêtre Sébastien Yebo travaille pour la paroisse Saint-Robert de N'sele depuis août 2017. L'incident survient après une répression meurtrière par le gouvernement sur les manifestations organisées par les catholiques contre le président Joseph Kabila.

Joseph Kabila nous tue pour rester au pouvoir éternellement.

Au moins 15 personnes ont été tuées lors d'affrontements avec les forces de sécurité lors des rassemblements des 31 décembre et 21 janvier, selon la mission de maintien de la paix de l'ONU, la MONUSCO. Kabila, 46 ans, est au pouvoir depuis 2001, à la tête d'un régime largement critiqué pour corruption, répression et incompétence.

Son mandat constitutionnel a expiré en décembre 2016 mais il est resté, attisant une spirale sanglante de violence en République démocratique du Congo. Dans le cadre d'un accord négocié par la puissante Église catholique, il a été autorisé à rester au pouvoir à condition que de nouvelles élections aient eu lieu en 2017.

Les autorités ont ensuite reporté l'élection jusqu'au 23 décembre de cette année, citant ce qu'ils ont dit être des problèmes logistiques dans la préparation du vote. Le retard, couplé à la violence croissante, a placé Kabila en collision avec l'église, qui joue un rôle important en RD Congo en raison de son travail éducatif et social.


Mata POLELE
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