Les ennemis de la RDC

Les inondations en RDC et en Sierra Leone sont liées au changement climatique.

Les inondations en RDC et en Sierra Leone sont liées au changement climatique.

 Inondations mortelles.

Les inondations mortelles en République démocratique du Congo et en Sierra Leone ont soulevé des questions sur la capacité de l'Afrique à s'adapter aux changements climatiques. Les deux glissements de terrain mortels se sont produits après des pluies torrentielles, créant de grands défis pour les urbanistes, les paysans et les dirigeants politiques de ces deux pays.

Une inondation a balayé un village de pêcheurs sur les rives du lac Albert en République démocratique du Congo, jeudi dernier. Deux jours plus tôt, se sont produits dans la capitale sierra-léonaise, Freetown, des inondations ayant fait plus de 300 morts.

Cependant, ils ne sont pas uniques. Les inondations sont fréquentes dans la région. En septembre 2015, les inondations ont tué au moins dix personnes et ont rendu plusieurs milliers de sans-abri à Freetown. En RDC, un glissement de boue dans le village oriental de Kibiriga, a tué 19 personnes en 2010. Cinquante autres personnes ont été tuées huit ans plus tôt lorsqu'une vague de roches a frappé la ville orientale d’Uvira.

On pointe du doigt le changement climatique comme cause de ces catastrophes naturelles.


"Ici, en RDC, nous savons qu'il s'agit d'un problème du changement climatique", a déclaré à RFI Trinto Mugangu, un conseiller du ministère de l'Environnement du Congo, en référence à la dernière tragédie du pays, où au moins 140 personnes ont trouvé la mort. "Le climat est devenu irrégulier. Et nous devons maintenant savoir comment faire face à cela surtout pour les terrains accidentés tels que dans la province de l'Ituri".

Le terrain où le glissement de terrain s'est produit était sur une pente de montagne abrupte dans le village nord-est de Tora. Une partie de la montagne s'est effondrée, engloutissant un camp de pêcheurs après de fortes pluies.

Invasion des terres suite à la déforestation sauvage.


La déforestation à grande échelle, motivée par une demande croissante du bois, a affecté le paysage géographique, qui face aux précipitations, augmente ainsi le risque d'inondations. La présence d’arbre forme un barrage naturel contre les inondations et les glissements de terrain. En coupant ses arbres on augmente les risques des inondations et de glissement de terrain.
L'érosion des sols n'est qu'une des causes des inondations. Le manque de protection végétale fragilise le sol. Les sols ainsi exposés et fragilisés sont enlevés des collines et descendent dans la ville lors de fortes pluies. Le manque de barrières anti inondations et de canalisations pour diriger l’eau vers des rivières augmentent le nombre de morts pendant les inondations.

La situation est catastrophique dans la plupart des pays africains dans le domaine de prévention des risques d’inondations. Les différents Etats africains ne font presque rien pour se protéger des inondations. Comme en RDC, ils subissent les inondations, en victime consentante et attendent tout de l’aide extérieure.

Que font les autorités congolaises pour empêcher une autre catastrophe ?


Aucune autorité de n’importe quel pays ne peut empêcher une catastrophe naturelle. Mais les autorités de chaque pays doivent prendre des mesures nécessaires pour réduire le risque au minimum. Faire en sorte qu’il y ait moins des morts pendant une catastrophe naturelle par une politique de prévention de risques efficaces.

Déplacement des habitants.


Dans les zones à très haut risque d’inondations ou de glissement de terrain, des mesures de protection radicale des populations sont parfois nécessaires.
L'approche du gouvernement Congolais a été d'utiliser les expulsions forcées chaque fois qu'il y a eu des inondations. Il a essayé d'empêcher les gens de revenir dans les zones sujettes aux inondations, mais cela a échoué. Pour la simple raison que l’on ne peut pas expulser les gens de leurs habitations, même insondables, sans leur proposer une nouvelle habitation sûre et pérenne.

Mais ces nouveaux emplacements doivent être proches de l'activité économique et sociale pour s'assurer que les gens peuvent y gagner leur vie. Les gens doivent être relogés dans des bonnes conditions. C’est la clé des expulsions forcées. Sinon, les habitants vont revenir en arrière et construire à nouveau dans les zones sujettes aux inondations. Les défis que doivent relever les urbanistes et les planificateurs nationaux ne sont  pas seulement de trouver une formule magique anti-inondation, mais également financièrement viable pour fixer les habitants dans de nouveaux emplacements.

Protection des villages et villes à risques.


Certains villages où villes à risques d’inondations connues doivent être protégées par des gros ouvrages pour éviter que l’eau les inonde. Ces ouvrages de protection coûtent extrêmement cher mais la vie d’une personne n’a pas de prix. L’argent volé au Trésor Public par nos dirigeants et qui dorment, à ne rien faire dans des paradis fiscaux, pourrait servir à protéger les citoyens contre les catastrophes naturelles.

La mise en place d’une vraie politique de prévention de risque.


Il est triste de constater que la RDC n’a même pas des ambulances pour secourir les citoyens se trouvant en situation d’urgence sanitaire ou médicale. Nos rivières ne sont même pas protégées contre le débordement d’eau qui pourrait venir des pluies à répétition. Chez nous le nombre de morts est toujours exponentiel suite à l’inexistence de l’État qui n’a jamais assumé, une de ces tâches régaliennes, la protection de ces citoyens. L’État Congolais doit se réveiller et mettre en place en une vraie politique de prévention de risque pour protéger ses citoyens non seulement contre les catastrophes naturelles mais aussi contre les malveillances internes et externes.


Mata POLELE



Imprimer cet article Imprimer cet article Télécharger une version PDF de cet article PDF

Aucun commentaire

Merci de donner votre avis sur cet article.