CONGO KINSHASA : Où passe l’argent de l’exploitation du pétrole de MUANDA ?

Plus pauvre avec le pétrole

Depuis plusieurs dizaines d’années, la RDC produit du pétrole à MUANDA dans le Bas Congo. En 2001 cette exploitation a été remise à la société franco-britannique PERENCO. Si sous d’autres cieux et d’autres tropiques l’exploitation des gisements de pétrole rend riche, en RDC comme par miracle le pétrole rend les pauvres encore plus pauvres. 

Aucune retombée financière de cette exploitation sur la vie des citoyens rd congolais et encore moins sur celle des citoyens des zones géographiques dans lesquelles se font les exploitations pétrolières. La vie après l’exploitation du pétrole congolais à MUANDA est pire que celle d’avant. Les habitants de BOMA et de MUANDA qui exploitent le pétrole congolais vivent dans un extrême dénuement. Comme souvent dans les zones d’extraction pétrolière, fuites de brut, torchage de gaz et déchets toxiques font partie de leurs quotidiens. Ils en subissent les conséquences négatives mais aucun avantage positif.

Décembre 2016 début 2017, il y a eu une soixantaine de morts à BOMA suite à de terribles inondations. Les zones habitables autour de gisements pétroliers devraient normalement être protégées. Les habitants de BOMA qui sont, non seulement, parmi les premiers fournisseurs de mains d’œuvres des sociétés pétrolières, mais aussi parmi ceux qui en subissent le contrecoup de la pollution, devraient en profiter financièrement.

Ils ont péri, dans des conditions effroyables, emporté par l’eau et la boue des inondations. Pendant que ceux qui exploitent leur richesse, le pétrole, se prélassent dans des hotels 5 étoiles à travers le monde et à KINSHASA.

Où va l’argent du pétrole congolais?

Nous n’acceptons pas cette situation. Nous devons voir clair sur l’exploitation du pétrole congolais à MUANDA. Nous pouvons affirmer, sans peur d’être contredit, que le pétrole de MUANDA ne profite qu’à l’exploitant, la société PERENCO et à quelques mains noires du régime KABILA. Les habitants des zones d’exploitation n’en profitent pas. Ils subissent seulement dans leur chair les conséquences de cette exploitation sur leur santé, les différentes formes de pollutions dues aux hydrocarbures.

Le CCFD-Terre Solidaire (comité catholique contre la faim et pour le développement) dresse un tableau accablant de la situation et nous dit ceci, nous citons : 

L’extraction pétrolière détruit l’environnement et les moyens de subsistance des populations locales (de MUANDA), sans quasiment rien leur donner en retour, à part des soucis de santé. Muanda est la « cité pétrolière la plus pauvre du monde », l’exploitation de l’or noir par la firme franco-britannique Perenco ne semble apporter aucun bénéfice réel. 

La gestion de l’exploitation du pétrole de MUANDA n’a jamais été transparente, de MOBUTU à KABLA fils. Les différentes sociétés d’extraction qui se sont succédé ont été d’une opacité diabolique. Cette mafia composée d’un côté de quelques caciques du régime KABILA et de l’autre les multinationales qui commercialisent et exploitent le pétrole muandais, captent pour elle 100% des bénéfices.

Pour plus de transparence

Nous nous posons mille et une questions. Comment expliquer que depuis le début de l’exploitation du pétrole à Muanda, il y a une quarantaine d’année, cette exploitation se limite à 30000 barils par jour environ? Pourquoi ni l’État congolais ni les différentes sociétés exploitantes n'ont jamais augmenté cette capacité ? Des experts nous disent qu’il y aurait possibilité, d’aller jusqu’à 150000 voire 300000 barils par jour comme chez nos voisins, Angola et Congo BRAZZA. 

Nous nous demandons si le chiffre mythique de 30000 barils jour que l’on nous a toujours avancé représente vraiment la réalité. S’il ne cache pas une sous-déclaration de production pour cacher la plus grande partie des bénéfices à l’État congolais en partant de l’hypothèse qu’il n’est pas lui-même complice comme dans l’affaire de vente de passeport biométrique. 

Nous savons que l’État congolais n’a aucun moyen technique pour vérifier la capacité de production réelle de PERENCO, à part faire appel à des experts indépendants. Nous devons en arriver là. L’État congolais doit nous dire où va l’argent de l’exploitation du pétrole de MUANDA et surtout pourquoi il ne bénéficie pas aux Congolais et surtout à ceux qui en meurent par différentes maladies dues à la pollution causée par son extraction ?

Mata POLELE

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