Les ennemis de la RDC

RDC : A quoi servent les sanctions de l’Occident contre l’entourage de KABILA ? Sont-elles efficaces ?



Depuis les années 1960, l’Occident utilise régulièrement des sanctions économico financières, des embargos sur les armes et les restrictions de mouvements pour faire plier les dirigeants politiques qui ne leur obéissent pas. Mais sont-elles efficaces ? Nous allons analyser les cas les plus emblématiques pour nous aider à se faire une opinion.
Les sanctions économico financières et une intervention militaire ne sont pas synonymes et ont des conséquences différentes. Les sanctions sont supposées construire une situation qui devrait dispenser d'une intervention militaire. Éviter les morts inutiles. Historiquement, les sanctions se gagnent souvent avec le temps. Elles dispensent une intervention militaire avec son cortège de malheurs, de morts et de destruction. Mais sont-elles vraiment efficaces ?

Les sanctions n’ont jamais fait partir un chef d’État.


Depuis 2002, tout juste après les élections que les observateurs occidentaux avaient dénoncées comme truquées, les États-Unis et l’Union européenne ont imposé des sanctions, dont des gels des avoirs et des interdictions de déplacement, au président Mugabe et à ses proches collaborateurs ainsi qu’à plusieurs sociétés leurs appartenant. 15 ans après, le président MUGABE est toujours au pouvoir bien que les sanctions n’aient jamais été levées.
Le 21 décembre 1988, l'explosion d'un Boeing 747 de la compagnie Panam au-dessus du village de Lockerbie, en Écosse, entraîna la mort de 270 personnes. Cet attentat fut attribué au service secret libyen. Suite à cet attentat, les États-Unis et l’Union européenne ont imposé des sanctions, dont des gels des avoirs et des interdictions de déplacement, au président KADHAFI et à ses proches collaborateurs, ainsi qu’un embargo sur la vente du pétrole libyen.
Ces sanctions n’ont pas fait tomber KADHAFI. Il a finalement trouvé un accord de 2,7 milliards de dollars avec l’Occident le mercredi 13 août 2003 pour indemniser les 270 victimes. Pendant 15 ans KADAHAFI a résisté aux sanctions internationales. Seule l’option militaire a eu raison de lui le 20 octobre 2011.

Saddam Hussein est resté au pouvoir environ 10 ans après la première  guerre du Golfe (1990-1991). Embargo et sanctions économico financières n’ont pas réussi à le faire partir. De négociation en négociation il n’a rien cédé à l’Occident. C’est en 2003, par une action militaire, qu’il fut chassé du pouvoir par les Américains et leurs alliés. Les sanctions ont été inefficaces.
L'embargo des États-Unis contre Cuba et Fidel CASTRO date du 03 février 1962 et englobe tous les secteurs de l’économie cubaine. Cet embargo économico financier, commercial et gels des avoirs et des interdictions de déplacement de membres du régime a fait beaucoup de mal au peuple cubain mais n’a pas fait plier Fidel CASTRO. Cela fait presque 60 ans qu’il dure. Mais à aucun moment, il a réussi à ébranler CASTRO qui a quitté le pouvoir par la maladie et la vieillesse. Les sanctions n’ont pas réussi à le faire plier.
Le Soudan et son président El Béchir, sont soumis depuis 1997 à un embargo commercial et gel des avoirs, de la part des États-Unis qui accusent Khartoum de soutenir des groupes islamistes violents. Khartoum a hébergé le chef d'Al-Qaida, Oussama Ben Laden, entre 1992 et 1996. Le président soudanais, Omar el Béchir, est en outre visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des accusations de génocides, crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour. Ces sanctions et pressions ne réussissent pas, ni à le faire plier ni à le faire changer d’orientation encore moins à le faire partir du pouvoir.

Enfin, feu Maréchal MOBUTU en personne a survécu à plusieurs sanctions économico financières de l’Occident à partir 1980, tout juste après la zaïrianisation de triste mémoire. Aux sanctions économico financière s’est ajouté, en 1990, un embargo militaire avec interdiction d’achat d’un certain type d’arme. Embargo et sanctions, n’ont pas suffi à le faire quitter la magistrature suprême. Il aura fallu une action militaire du Rwanda et de l’Ouganda pour le mettre à genoux.

L’option militaire, seul moyen efficace pour chasser un dictateur du pouvoir.


Tous ces exemples nous montrent que les sanctions économico financières n’ont qu’une incidence très limitée pour contraindre au départ un président déterminé et qui ne veut pas partir. À notre connaissance, aucun chef d’État n’a quitté le pouvoir à cause des sanctions. Bien entendu, les sanctions fragilisent le pouvoir sans pour autant l’ébranler.

D’ailleurs, un pouvoir cerné par des sanctions et embargo extérieur, se durcit, en interne, contre son peuple et augmente la répression pour éviter tout soulèvement populaire. Isolé diplomatiquement à l’extérieur, KABILA multiplie les zones de tensions à l’intérieur du pays, pour déployer son armée de mercenaires sans que cela ne soulève des questions. En militarisant la RDC, il peut tranquillement contrôler la population congolaise malgré les sanctions internationales.
Nous pensons que les sanctions contre l’entourage de KABILA n’auront pas des effets bénéfiques à court et à moyen terme. C’est du vent pour plaire aux Congolais. Les vraies sanctions doivent concerner KABILA lui-même et sa famille biologique proche. C’est KABILA qui est le problème en RDC. Toute sanction qui ne le frappe pas directement n’est que mascarade et diversion.
Une chose est certaine, quelles que soient les sanctions qui seront prises contre KABILA (et sa famille biologique), elles ne réussiront pas à le faire partir. L’histoire nous montre qu’aucun Chef d'Etat n’est tombé suite à des sanctions économico financiers et interdiction de voyager. Seule une menace ou une action militaire ferme aura raison de lui. Comme en Libye en 2011. Comme en Côte d’Ivoire en 2011. Comme en Irak en 2003. Comme en RDC de Mobutu en 1997.

Mata POLELE


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