Pour Félix TSHISEKEDI, Corneille NANGAA vient de déclarer la guerre aux Congolais, en disant qu’il n’était pas possible d’organiser des élections cette année.
Félix TSHISEKEDI, Corneille NANGAA déclare la guerre aux Congolais.
Le président de la commission électorale de la
République démocratique du Congo a déclaré dimanche qu'un vote pour remplacer
le président Joseph Kabila ne sera probablement pas possible cette année,
violant l’accord de la Saint Sylvestre signé entre l’opposition et la majorité
fixant les élections présidentielles avant la fin de cette année.
Le refus de Kabila de quitter le pouvoir à la fin
de son deuxième mandat en décembre 2016, avait déclenché plusieurs
manifestations dans lesquelles plusieurs centaines des Congolais ont péri.
L'opposition vient de dénoncer la déclaration du président de la CENI Corneille
NANGAA de dimanche comme une déclaration de "guerre".
"Les paramètres à notre disposition nous donnent, plus ou moins, des raisons de penser qu'en décembre, il ne sera probablement pas possible de s'en tenir à cette date", a déclaré NANGAA lors d'une interview sur TV5Monde en France, en référence au délai de fin d’année fixé de commun accord entre la majorité et l’opposition.
Dans le cadre de l'accord signé le 31 décembre entre
les représentants de Kabila et les dirigeants de l'opposition, Kabila, au
pouvoir depuis 2001, ne devrait pas briguer un troisième mandat et ne devrait
pas essayer de changer la constitution.
Cependant, Kabila a déclaré que seule la commission
électorale peut planifier les élections une fois qu'elle aurait fini d'enrôler
des millions d'électeurs. Dans une interview du mois dernier avec le journal
allemand Der Spiegel, il a également déclaré qu'il n'avait « rien promis » dans
le sens d’une organisation des élections.
En réponse aux commentaires de NANGAA sur TV5 Monde, le chef de l'opposition Félix Tshisekedi a écrit sur Twitter que le président de la commission électorale, Corneille NANGAA, « avait déclaré la guerre aux Congolais » et a promis pour lundi 10 juin, une réponse complète du Rassemblement de l’opposition.
Le Rassemblement doit remplacer des mots par des actes de défiance vis-à-vis du pouvoir.
Au-delà des mots, nous attendons de la part de
Tshisekedi, dans sa qualité de Chef de l’opposition des vrais actes pour
contrecarrer la volonté du pouvoir de ne pas organiser les élections sans
changement de la constitution. Nous regrettons que, depuis toujours,
l’opposition congolaise coure derrière la majorité. L’opposition ne fait que
subir et encaisser les coups de boutoir incessants de Joseph KABILA dans sa
volonté de s’éterniser au pouvoir.
En décembre 2016, pendant que l’opposition était en
position de force, personne parmi ses négociateurs n’a vu venir le piège de la
majorité renvoyant les mesures de décrispations et les arrangements
particuliers après la signature de l’accord.
En réalité, tout ce que la majorité voulait obtenir de l’opposition, elle a eu tout de suite dans l’accord. Par contre, tout ce que l’opposition voulait obtenir de la majorité était renvoyé dans les arrangements particuliers, donc après la signature de l’accord. Au final, l’opposition n’a rien eu parce qu’elle n’a jamais anticipé les choses.
Le peuple congolais n’attend plus de simples
déclarations d’intention de la part de l’opposition. Nous voulons des actes
concrets. Tout le monde sait qu’il n’y aura pas d’élection sans KABILA
candidat, donc sans changement de la constitution. L’opposition doit, dès
aujourd’hui, demain il sera déjà trop tard, prendre des dispositions pour
rendre impossible toute modification ou tout changement de constitution.
Félix TSHISEKEDI doit assumer son rôle du chef de
l’opposition en mobilisant le peuple, comme le faisait son père, pour qu’il se
lève comme un seul homme contre KABILA afin d’obtenir son départ même par le
sang. Le mot « guerre » qu’il vient d’utiliser doit prendre toute sa
signification, au propre comme au figuré, pas seulement utilisé comme un vœu
pieux. Les actes doivent suivre pour faire comprendre à KABILA que le peuple
congolais est vraiment en colère et qu’il ne veut plus de lui.
Le Rassemblement doit désormais refuser tout dialogue avec KABILA tendant à le maintenir même une seule seconde au pouvoir. Fini le partage de pouvoir entre la majorité et l’opposition qui en réalité fait le jeu de KABILA. Le Rassemblement doit faire monter la colère du peuple pour qu’il explose d’ici 31 décembre 2017.
L’opposition congolaise doit apprendre à anticiper
les choses au lieu de courir tout le temps derrière les stratégies de la
majorité. Elle doit désormais fixer le tempo des événements qui vont aboutir à
chasser KABILA du pouvoir, au lieu de se cantonner seulement dans la réaction
des évènements dictés par la majorité. L’opposition veut diriger le pays
demain, il doit apprendre à prévoir les évènements pour ne pas le subir sans
préparations.
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