Les USA font pression sur l’ONU pour qu’elle enquête sur les assassinats de Michael Sharp et Zaida Catalan en RDC.
L’étau se resserre sur les assassins des experts de l’ONU. Plusieurs enquêtes en cours.
Les États-Unis ont demandé lundi aux Nations unies d'enquêter sur l'assassinat de deux inspecteurs en République démocratique du Congo (RDC). L’enquête des autorités congolaises ne présente aucune garantie et est critiquée par de nombreuses associations de droits de l’homme.
L'Américain Michael Sharp et le Suédois Zaida Catalan ont disparu en mars dernier dans la région du Kasaï au centre du Congo, où des centaines des personnes sont mortes depuis le mois de juillet 2016 après l’assassinat d’un chef coutumier par le gouvernement congolais.
Leurs corps ont été retrouvés deux semaines plus tard dans une fosse commune.
Ils faisaient partie d'un groupe d'experts indépendant chargé d'enquêter sur
les violations des droits de l’homme en RDC et d’en faire rapport au Conseil de
sécurité des Nations unies.
Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres a mis en place une commission d'enquête interne pour élucider ce qui s'est passé. Cette commission doit remettre ses conclusions d'ici à la fin de juillet 2017. Mais l'ambassadeur des États-Unis a l’ONU, Nikki Haleyexige une enquête spéciale qui établirait les responsabilités sur ces deux assassinats pour des sanctions exemplaires.
"Leurs familles méritent la justice. Nous leur devons la vérité pour mettre fin aux atteintes aux droits de l'homme mené par les groupes armés et le gouvernement de la RDC contre les Congolais", a déclaré Haley dans un communiqué.
La Suède et les USA ont ouvert une enquête judiciaire séparément. Leonard She Okitundu, le ministre des Affaires étrangères du
Congo, s'est opposée le mois dernier à une enquête internationale. La RDC
a-t-elle des choses à cacher concernant ces deux assassinats ?
Les procureurs militaires congolais ont annoncé le mois dernier que deux miliciens soupçonnés d’être impliqués dans cette affaire seraient bientôt jugés pour meurtres, mais les groupes de défense des droits de l’homme disent soupçonner que les forces armées congolaises seraient impliquées dans ces décès.
Les États-Unis soutiennent le Conseil des droits de l'homme basé à Genève qui a aussi ouvert une commission pour enquêter sur la violation continue des droits de l'homme dans la région du Kasaï, où Sharp et Catalan ont disparu.
Cette région fortement boisée, dans le centre du Congo, est le théâtre des
affrontements entre les forces de sécurité de l’État et une milice tribale locale appelée Kamuina Nsapu depuis juillet 2016.
D’après plusieurs sources, ses affrontements sont téléguidés par le pouvoir en place pour ne pas organiser les élections qui devaient avoir lieu en décembre 2016, puis reportées en décembre 2017. Le pouvoir en place refuse d’organiser les élections puisque son candidat ne peut concourir d’après la constitution congolaise.
VOA Africa
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