Les ennemis de la RDC

L'Angola change de ton sur la RD Congo, et augmente la pression sur KABILA en laissant parler SINDIKA DOKOLO.

L'Angola change de ton sur la RD Congo, et augmente la pression sur KABILA en laissant parler SINDIKA DOKOLO.


Changement de ton à LUANDA.


Un changement de ton dans la relation de l'Angola avec son allié de longue date, la RD Congo, laisse le président Joseph Kabila plus isolé que jamais, pendant qu’il s'accroche au pouvoir dans son vaste pays d'Afrique centrale.
L'Angola, un poids lourd politique et militaire régional, a apporté à plusieurs reprises un soutien vital à Joseph Kabila, qui a été nommé président de la République démocratique du Congo en 2001 suite à l'assassinat de M'zee KABILA.
Mais Luanda est frustré par le traitement maladroit de Kabila de plusieurs crises, y compris son refus à se retirer lorsque son mandat a pris fin en décembre dernier et aussi la gestion du conflit au KASAI qui a vu des centaines de milliers des réfugiés se répandre dans la longue frontière avec l’Angola.
En décembre, l'Angola a retiré des instructeurs militaires qu'il avait envoyés au Congo, où les guerres au début du siècle ont tué des millions de Congolais, avec la participation et la complicité de plusieurs pays voisins.
Cette décision a soulevé des doutes sur le fait que Luanda serait prêt à lâcher Kabila, et ces doutes ont été accentués par le changement de tonalité des Angolais vis-à-vis de leur grand voisin qu’est la RD Congo.
Le ministre des Affaires étrangères Angolais, Georges Chikoti, a précisé son incompréhension en ces termes "D'un côté, on nous dit que la question de troubles au Kasaï a été résolue, d'autre part, nous voyons encore des personnes qui arrivent (en Angola) et nous déclare qu’elles ont été maltraitées", a-t-il déclaré à RFI France.
Chikoti a également soutenu les appels à une enquête internationale sur le meurtre de deux enquêteurs de l’ONU au KASAI, une enquête que Kinshasa a rejetée.

Sindika DOKOLO, l’homme de LUANDA, parle sans réserve contre Joseph KABILA.


Un défi plus direct est venu de Sindika Dokolo, un homme d'affaires congolais et collectionneur d’œuvres d'art marié à la fille milliardaire du président José Eduardo dos Santos.

Sindika Dokolo a frappé ses dernières semaines sur Joseph Kabila dans les réseaux sociaux (sur tweeter notamment) et dans des entretiens avec la presse écrite et parlée, en établissant des comparaisons avec la fin du règne congolais du dictateur Mobutu Sese Seko.

"Nous sous-estimons la capacité du Congo de déstabiliser la région", a-t-il déclaré à Reuters. "Nous jouons avec des tonnes du canon d'explosifs et cela m'inquiète beaucoup".

Dokolo a exhorté les étudiants et les chefs d'Église à se mobiliser contre Kabila et a loué Moïse Katumbi, un des chefs de l'opposition en exil.

Il dit qu'il se présente comme un citoyen congolais privé. Mais les remarques ouvertes contre Joseph KABILA ont du poids parce qu'elles proviennent du cœur même de la famille présidentielle Angolaise, le beau-fils de Dos Santos.

"De toute évidence, en tant que mari d'Isabelle dos Santos, cela démontre une certaine frustration à Luanda", a déclaré Alex Vines, responsable du programme Afrique à l'institut du politique Chatham House basé à Londres.

La RD Congo à la croisée des chemins.


Le Congo, un pays de plus de 80 millions de personnes, le plus grand producteur mondial de cobalt, de cuivre et de diamants et un producteur de pétrole, a été en proie à la guerre et à l'instabilité depuis la chute du kleptocrate Mobutu en 1997.

L'Angola a eu des différends dans le passé avec le Congo, y compris sur leur frontière maritime, les revendications concurrentes du pétrole en mer et l'expulsion de Luanda de dizaines de milliers de mineurs de diamants congolais il y a plus de dix ans.

Mais l'Angola, dont la population d'environ 26 millions est beaucoup plus petite que celui de son voisin, croit que ses intérêts sont mieux servis si le Congo est stable, mais faible. L’Angola a toujours travaillé militairement et diplomatiquement dans le passé pour maintenir le statu quo c’est-à-dire un Congo à la fois stable et faible.

En 1998, au début d'une guerre qui a duré jusqu'en 2003, des avions de guerre Angolaise ont bombardé des soldats rwandais marchant sur Kinshasa. Lorsque des combats ont éclaté dans la capitale en 2006, des troupes Angolaises ont participé à côté des soldats de Joseph Kabila pour vaincre les combattants fidèles à Jean-Pierre Bemba, ex-rebelle qu'il venait de vaincre lors d'une élection.

Mais dans un signe de la frustration croissante de l'Angola avec la situation au Congo, Luanda a, en tant que membre du Conseil de sécurité de l'ONU en 2015 et 2016, voté pour des résolutions plus contraignantes contre le Congo aux Nations unies Unies.

Luanda a également exprimé son inquiétude en mettant la pression sur Kabila pour accepter un deuxième dialogue à la fin de l'année dernière, après que les négociations sur une transition politique, négociée par l'Union africaine, n'ont pas inclus les principaux leaders de l'opposition et par conséquent avaient échoué.

"Les Angolais n’apprécient pas la façon dont le Congo gère la crise. Ils estiment que Joseph KABILA aggrave encore la crise", a déclaré à Reuters un diplomate en contact direct avec les hauts responsables Angolais. "Il est très clair pour les Angolais que Kabila n'a pas le contrôle de son pays".

L’Angola peut-il intervenir militairement en RDC pour installer Sindika DOKOLO ?


Barnabe Kikaya ben Karubi, le meilleur conseiller diplomatique de Kabila, a déclaré que le gouvernement congolais a compris la frustration de l'Angola à l'égard de la violence près de sa frontière, mais que l'Angola ne l'avait pas exercé avant.

Les préoccupations de l'Angola et celles d'autres dirigeants africains et des États occidentaux sont renforcées par le fait que les troubles au Congo prennent souvent des dimensions régionales.
Certains congolais craignent que l'Angola puisse intervenir militairement, car il a des troupes et des armes à la frontière.

Mais l'Économie Angolaise a été sévèrement affaiblie par les prix bas du pétrole - l'inflation annuelle s'élève à plus de 32 pour cent - et Luanda essaie de gérer sa propre transition, avec dos Santos qui va démissionner en août 2017 après 38 ans de pouvoir sans partage.

L’hypothèse d’une intervention militaire Angolaise en RD Congo ne semble pas envisageable pour le moment sauf cas de crise majeure qui emmènerait des centaines de milliers de Congolais fuyant la guerre, le désordre ou le chaos sur le sol Angolais.

Mata POLELE

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