Les ennemis de la RDC

RDC: Pourquoi Joseph Kabila a-t-il choisi de s'accrocher au pouvoir? Voici les 3 raisons.

Il veut sauver le Congo d'une crise politique grave selon Bernabe Kikaya.


Pourquoi le président Joseph Kabila a-t-il choisi de s'accrocher au pouvoir au-delà de la limite de durée constitutionnelle, qui a expiré en décembre 2016? Pourquoi l'homme qui a organisé les deux dernières élections multipartites de la République démocratique du Congo depuis l'indépendance a choisi de semer le chaos et l'instabilité quand le pays a le plus besoin de paix et de stabilité? Pourquoi ne s’est-il pas prêté au jeu de transfert pacifique du pouvoir qui l’aurait grandi ? 
De nombreuses hypothèses sur la raison pour laquelle il a choisi de ne pas quitter le pouvoir ont été présentées. Par exemple, un de ses principaux lieutenants, Bernabe Kikaya, a soutenu que Kabila, qui est au pouvoir depuis 2001, s'accroche à son poste (au mépris de la constitution du Congo) pour sauver le Congo d'une crise politique grave. Nous savons que la crise en RDC, c'est KABILA lui-même qui la crée et l'amplifie. La vraie raison, se trouve ailleurs notamment dans la peur de la CPI.
Kabila et beaucoup de ses partisans à travers la RD Congo, un grand nombre à Kigali et aussi à Kampala ont peur que, s'il cède le pouvoir, beaucoup d'entre eux seraient éligibles à la CPI. Ils ont apporté à KABILA l’aide nécessaire sur les différents massacres ayant jalonné son pouvoir et sont, ensemble, responsable de plusieurs millions de morts occasionnés directement ou indirectement par son régime. Pour échapper tous à la CPI, ils doivent, par tout le moyen, contraindre KABILA à rester au pouvoir.

Abrogation de l'accord de la Saint-Sylvestre en route.


Pour se sauver, la kabilie doit abroger l'accord de la Saint-Sylvestre qui le contraint de partager le pouvoir avec l’opposition, puis de le quitter en décembre 2017. En vertu de cet accord, Kabila a accepté, d'abord, de ne pas chercher un troisième mandat. Deuxièmement, ne pas modifier la constitution du Congo, et enfin de libérer tous les prisonniers politiques. 
En retour, la coalition d'opposition connue sous le nom de Rassemblement a accepté de former un gouvernement d'unité nationale, de choisir un Premier ministre et d'organiser des élections libres et équitables.
Dans le cadre de cet accord, le Rassemblement a également accepté de garantir un transfert de pouvoir sans contrainte et sans violence à la fin de l'année 2017, période durant laquelle il a été convenu que Kabila, restera président et cédera le pouvoir à la fin de celle-ci. KABILA ne semble pas respecter ces accords.

Les trois raisons principales qui poussent Kabila à rester au pouvoir.


La première est la France. L'une des raisons pour lesquelles l'UE n’arrive pas à imposer des sanctions qui pourraient rendre la vie difficile à KABILA, dégrader la capacité financière de son régime et finalement le détruire, c'est le blocage de la France. Selon plusieurs sources crédibles et les associations humanitaires, la France mettrait son veto chaque fois que  l’union européenne veut prendre de vraies sanctions contre KABILA.

La France aurait peur que l’Afrique francophone ne soit déstabilisée. Si le peuple congolais réussit à chasser Kabila, ce vent soufflera vers l'ouest à travers le fleuve Congo jusqu'à Brazzaville, puis à travers l'Afrique de l'Ouest francophone, ou presque tous les présidents, à l'exception d'un ou deux, sont des dictateurs qui s'accrochent au pouvoir par la force.

La deuxième raison est la Maison-Blanche de Trump. Le président Donald Trump adopte une position plus souple contre Kabila que l'avait le président Barak Obama. Les récentes décisions de l'administration Trump ne semblent pas prometteuses pour les RD Congolais.
Les États-Unis ont récemment décidé de réduire le nombre de troupes de l'ONU au Congo et ont refusé de prendre des mesures punitives contre Kabila, même après que deux fonctionnaires de l'ONU ont été enlevés et assassinés. Malgré des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et qui accusent les troupes du régime. 
Les États-Unis n'ont pas non plus signé une déclaration conjointe de l'Union européenne, de l'Union africaine, des Nations unies et de l'Organisation internationale de la francophonie, publiée en février à l'appui de l'accord de partage du pouvoir entre le gouvernement de Kabila et l'opposition pour des élections sans KABILA en décembre 2017.

La troisième raison est les pays voisins de la RDC. De l'est du lac Kivu à l'ouest du fleuve Congo, la RD Congo est encerclée par des dictateurs qui s'accrochent au pouvoir par la force. Ces dictateurs sont ouvertement hostiles à la lutte du peuple congolais pour la démocratie et leur attitude encourage Kabila non seulement à s'accrocher au pouvoir, mais aussi à écraser toute personne qui conteste sa légitimité.
Dans ce contexte sombre, il est plutôt difficile, sinon impossible, de penser à une alternance pacifique en RDC. Kabila ne quittera le pouvoir que s’il est forcé et contraint de le faire sinon il y restera comme tous ses voisins.
La 35è session du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU vient de nous donner la preuve que les dictateurs africains se sont donnés la main pour sauver KABILA. Ils ont réussi, face à l'Occident, la mise en place d'une commission d’enquête internationale qui devait faire la lumière sur les massacres du KASAI.

Seul le temps et la volonté du peuple congolais de le pousser dehors seront déterminants. Les deux dernières années de protestations anti-Kabila nous montrent, au-delà de tout ce que nous pouvons penser et dire, que Kabila n'est pas assez riche pour corrompre toute l'opposition congolaise ni assez fort pour subordonner et mâter tout le peuple congolais.

Mata POLELE
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