RDC : L’instrumentalisation de la CENI par KABILA
La CENI vient
de repousser à une date inconnue l’enrôlement des électeurs dans les deux Kasaï
pour cause d’insécurité. Cette décision prévisible de la CENI, ne nous étonne
pas. Il n’y a jamais eu de volonté politique de la part du pouvoir central
d’organiser des élections sans KABILA candidat. L’objectif du pouvoir reste la
modification ou le remplacement de la constitution actuelle pour permettre à
KABILA de rempiler pour l’éternité.
Le pouvoir de KABILA attise le feu au KASAI pour ne pas organiser les élections.
Ce qui se
passe en RDC est à la fois inhumain et révoltant. Révoltant de voir un pouvoir
provoquer le chaos dans son propre pays pour ne pas organiser les élections et
se maintenir au pouvoir. Inhumain parce que faire tuer des milliers de ses
propres citoyens dans le seul but de créer un chaos permanent pour justifier le
report des élections relève d’un cynisme jamais atteint dans un pays moderne.
Nous ne le répèterons jamais assez que le désordre au Kasaï est voulu et planifié par les autorités officielles de la RDC. Depuis la prise de pouvoir par MOBUTU en 1965, jusqu’au mois de juillet 2016, les deux Kasaï étaient des havres de paix. Il n’y avait pas de guerres ethniques et pas de bandes armées.
Il aura fallu
attendre, l’assassinat aveugle de Jean-Pierre Mpandi, chef coutumier de Kamuina
Nsapu, par un régime irresponsable, pour que les deux Kasaï s’embrasent. Nous
nous demandons pourquoi a-t-on assassiné sauvagement le chef coutumier de
Kamuina Nsapu qui ne contestait pas, au départ, l’autorité de Kinshasa ?
Pourquoi un simple conflit coutumier est-il devenu une guerre incontrôlable aux
multiples ramifications ? Comment le gouvernement central n’arrive pas à
neutraliser des jeunes gens qui n’ont presque pas d’armes ?
Jean-Pierre Mpadi, ne demandait qu’à être reconnu comme chef coutumier, par le gouvernement de KINSHASA, en remplacement de son oncle décédé en 2012. Pour les Kamuina Nsapu, c’est une procédure traditionnelle, ancestrale qui a toujours été appliquée. Pourquoi le gouvernement de KINSHASA ne l’a-t-elle pas respectée? En RDC, l’autorité coutumière est tolérée. L’État l’utilise souvent pour mieux fliquer et contrôler la population rurale.
Nous
comprenons aujourd’hui pourquoi KABILA a choisi la violence à la place du
dialogue pour résoudre un petit problème de succession. L’objectif
d’instrumentaliser les Kamuina Nsapu est évident. Le pouvoir était animé par
l’idée diabolique d’enflammer le Kasaï pour lui servir de prétextes de ne pas
organiser les élections fin décembre 2017.
Instrumentalisation de la CENI.
La décision
de la CENI de différer les opérations d’enrôlement des électeurs dans le Kasaï
à cause de l’insécurité hypothèque la tenue d’élections sur l’ensemble du
territoire national. Personne n’est dupe. Cela relève d’une stratégie murement
réfléchie et mise en place par le pouvoir central et non pas par la CENI, qui a
toujours était instrumentalisée.
Dans les jours à venir, nous ne serons pas étonnés, d’attendre de la part de la mouvance présidentielle, que les élections se dérouleront après la pacification du pays. C’est une façon malicieuse d’affirmer qu’il n’y aurait pas élections en 2017. La CENI ne nous donne pas une date probable pour l’organisation des élections. Tous les alibis lui sont possibles pour repousser les élections aux calendes grecques.
Corneille
NANGA n’est qu’un pion à la merci de ses maitres. Il ne fait qu’exécuter les
ordres qu’il reçoit du pouvoir central. Bien qu’il avance masqué, il ne peut
surprendre personne. Tout le monde connaît déjà qu’il n’y aura pas d’élections
présidentielles en RDC avant la modification ou le changement de la constitution
actuelle.
Insécurité et élections.
Nous savons
que depuis l’avènement de KABILA au pouvoir, l’Est du pays est toujours en
proie à des guerres sauvages entre milices, bandes armées et FARDC. Cela n’a
pas empêché l’organisation des élections en 2006 et 2011. L’état et la MONUSCO
ont toujours réussi à sécuriser les zones où se déroulaient les élections
malgré la présence de bandes armées et de l’insécurité. Pourquoi ce qui était
possible en 2006 et 2011, devient comme par miracle impossible en 2017 ?
Tous les moyens sont bons pour ne pas organiser les élections en 2017. L’organisation du chaos à travers l’ensemble du pays participe à cette stratégie. La CENI n’est qu’une caisse de résonance au service du pouvoir central. Elle lui sert de relais. Le pouvoir central et la CENI jouent un jeu dangereux dont les conséquences pour eux-mêmes et pour la nation congolaise sont imprévisibles.
L’issue de
cette stratégie satanique est incertaine. Quoi qu’il fasse, KABILA dégagera. Il
a enlevé sa fierté et sa dignité au vaillant peuple congolais. Aujourd’hui, à
travers le monde, le Congolais marche la tête baissée. Il a honte d’être le
valet de ses voisins, honte de se faire humilier dans son propre pays. Il en a
marre de ne pas être défendu par ceux qui étaient censés le défendre. Il ne
veut plus continuer à mourir comme un paria, un apatride dans son propre pays.
Mata POLELE
Aucun commentaire
Merci de donner votre avis sur cet article.