RD Congo : Les prix des produits de première nécessité flambent, l’économie du pays abandonnée pour conserver le pouvoir.
Une économie abandonnée.
Les prix de service et de denrées alimentaires ne
cessent de valser en RDC. Le franc congolais dégringole par rapport à l’euro et
au dollar américain. Un dollar valait 1000 FC, aujourd’hui il en vaut 1500. Une
chute de près de 50%. Et la chute continue du FC, amène avec elle la valse des
prix. La population subie, de plein fouet, les conséquences de cette
dégringolade du franc congolais.
KABILA, n’a pas le temps de s’occuper du ventre des Congolais. Il s’occupe d’abord de la conservation de son pouvoir. Les remplaçants de Matata PONYO n’ont pas, non plus, le temps de s’en occuper. BADIBANGA était assis sur un siège éjectable dès sa nomination, il devait luter d’abord pour la conservation de son poste, le ventre de congolais ne l’intéressait pas. Son seul souci, se battre pour conserver son poste de premier ministre pour mieux se remplir les poches.
L’actuel Premier ministre, Bruno TSHIBALA, n’a pas
dérogé à la règle. Une fois élu, aussitôt contesté. Il a dans ses mains le
grand gâteau de la république qu’il doit partager pour satisfaire, à la fois
ses amis et la majorité. Malheureusement pour lui, le gâteau qu’il a, il n’en
est pas le propriétaire. Ce dernier, trop puisant veille au grain pour que le
partage soit en faveur de ses protégés. La formation du gouvernement ne lui
permet donc pas de s’occuper de l’économie du pays.
Une économie au profit des intérêts privés.
L’économie du pays est abandonnée depuis début 2016
au profit de manœuvres de conservation du pouvoir. Selon la Banque Mondiale, le
taux de croissance qui était de 7% en 2015, est passé à 2,5% en 2016. Pour
2017, la banque mondiale table sur une croissance nulle, environ 0 %.
Selon toujours la Banque Mondiale, dans son rapport du mardi 31 janvier 2017 présenté à KINSHASA, le taux d’inflation du franc congolais par rapport au dollar américain qui était de -1% en 2015 est passé à plus du 11% au 20 janvier 2016.
La dégringolade de l’économie congolaise est la
conséquence des mesures économiques absurdes et décalées, à titre d’exemple, la
mesure interdisant l’importation des ciments gris en provenance d’autres pays.
Cette mesure absurde a conduit à une augmentation de plus de 50% du prix d’un
sac de ciment et crée la rareté du ciment. La production locale n’arrive pas à
satisfaire la demande du pays.
Cette décision qui lèse les Congolais, aurait été
prise pour favoriser les intérêts de certains membres du pouvoir qui auraient
des actions dans les sociétés de production de ciment. Comme souvent en RDC,
les intérêts privés, ont pris le dessus sur ceux de la nation.
Le gouvernement ne tient pas compte des animateurs économiques.
La Fédération des entreprises du Congo (FEC), la
société civile et les ménages en chantier ont désapprouvé la décision du
ministre de l'Économie, annoncée le jeudi 7 juillet 2016 à Kinshasa, de
suspendre l’importation du ciment, des barres de fer et du sucre sur l’ensemble
du pays.
Une autre cause de la baisse de l’économie
congolaise, ajoute la BM est la baisse des cours des matières premières et le
ralentissement de la demande chinoise, qui consomme à elle seule 40% des
exportations de la RDC. La suspension pour 18 mois de la production du cuivre
par GLENCOR, contribue aussi à cette baisse d’activité de notre économie.
Le « Monde Afrique » du 03 mars 2017, nous dit exactement ceci concernant cette fameuse société GLENCOR qui gère aujourd’hui notre cuivre : « Le géant minier et du négoce de matières premières, Glencore, se retrouve au cœur d’un nouveau scandale. En république démocratique du Congo, le groupe anglo-suisse aurait versé entre 2013 et 2016 plus de 75 millions de dollars (71,2 millions d’euros) de royalties à une société opaque de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, un proche du président Joseph Kabila, selon une enquête de l’ONG Global Witness. »
Comme on le voit, la fuite des capitaux, de plus en
plus massive, non réinvestie, au profit de ceux qui ont une parcelle de pouvoir
en RDC et des multinationales, plombe notre économie. Cette crise, risque
d’être longue, aussi longtemps que la mafia qui nous dirige n’est pas écartée
du pouvoir.
Pour inverser ce tableau opaque, la Banque Mondiale
invite la RDC :
- de réduire les dépenses publiques dont plus de
60% va à l’entretien des institutions, seulement 40%s à la population.
- D’accroître les recettes domestiques dont nous
savons que la plus grande partie échappe à la caisse du Trésor Public.
- Et de revoir son code minier, dont beaucoup de
contrats échappent au contrôle de l’État.
Elle préconise aussi un accompagnement de la RDC
par le FMI pour qu’elle bénéficie des appuis budgétaires.
Mata POLELE
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