Les ennemis de la RDC

RDC : l’homme de KINGAKATI refuse le débat présidentiel et confisque la démocratie congolaise.

CONGO KINSHASA : l’homme de KINGAKATI refuse le débat présidentiel et confisque la démocratie congolaise.


L’homme de KINGATI refuse tout débat présidentiel


Le 03 mai 2017, nous avons suivi avec beaucoup de joie et de respect le débat télévisé, bien qu’un peu bouillon, entre les deux candidats à la magistrature suprême française : Marine le PEN et Emmanuel MACRON. Quel beau moment de démocratie ! À l'issue du débat, bien que décousue, MACRON par la maitrise des dossiers à montrer aux Français qu’il était au-dessus de son adversaire pour conduire le pays dans les cinq prochaines années. Marine le PEN incapable d’expliquer son propre programme s’est tirée, elle-même, plusieurs balles dans ses pieds. 
Nous aurions voulu, vivre aussi ce beau moment de démocratie en RDC. En 2006, lors des toutes premières élections présidentielles pluralistes, il aurait fallu de peu, qu’un débat télévisé soit organisé entre Jean-Pierre BEMBA et Joseph KABILA. Malheureusement, le camp KABILA a multiplié les conditions et les subterfuges pour que ce débat n’ait pas lieu. 
Idem en 2011 ou le camp d’Étienne TSHISEKEDI, réclamait un débat télévisé entre les deux candidats à la présidentielle. Utilisant les mêmes prétextes et moyens détournés qu’en 2006, le camp KABILA avait refusé ce débat. Le camp de KINGAKATI avait prétexté qu’il n’était pas question que leur champion ne débatte avec quelqu’un qui aurait tenu de propos injurieux contre lui.

En 2006 comme en 2011, KABILA a refusé le débat télévisé démocratique. Pourquoi refuse-t-il de débattre en public ? Depuis bientôt 17 ans de pouvoir, l’homme de KINGAKATI ne s’est jamais soumis à une discussion publique. Les rares fois qu’il s’est présenté devant le journaliste pour un jeu de question-réponse, on a eu l’impression que, tout serait convenu, par avance. L’homme ne s’attarde jamais sur ses réponses. Il n’argumente jamais. Il est toujours laconique dans ses réponses et explications sauf si elles sont écrites.

Que cache KABILA en refusant systématiquement le débat présidentiel ?


Cache-t-il son incompétence intellectuelle ? D’aucuns disent que l’homme n’aurait pas étudié. Nous connaissons, dans notre entourage, beaucoup de gens qui n’ont pas été, très loin dans leurs études, mais qui sont de redoutables débatteurs et aptes à conduire les affaires de l’État. L’ancien Premier ministre (2 avril 1992 – 29 mars 1993) de François MITTERAND, Pierre BEREGOVOY était dans ce cas. Il n’a pas le bac sanctionnant les études secondaires (humanités). 
Cache-t-il un manque de maitrise de dossiers ? Nul ne peut répondre à cette question avec certitude. Néanmoins, nous avons rencontré à HOUSTON aux USA en aout 2006, un des ministres de KABILA dont nous taisons le nom. Monsieur le ministre nous avait dit à l’époque, dans les rares réunions du conseil des ministres, une foi le président avait fini de lire le mot d’introduction, il ne participait presque plus aux débats. Il assistait comme un observateur et à la fin, il lisait les conclusions qu’on lui a préparées. Il serait incapable d’animer un conseil de ministres. C’est qui expliquerait la rareté des conseils de ministres en RDC. 
Est-ce un problème du langage pour ne pas dire un problème de langue ? Kabila ne parle pas le lingala, langue parlée par une bonne partie des Congolais. Il parlait difficilement le français au début de son pouvoir puisqu’il a grandi dans un pays anglophone. Aujourd’hui, nous devons le reconnaitre, il se défend bien en français. Si au début de son pouvoir nous pouvions comprendre qu’il refuse le débat par la peur de ne pas se faire comprendre, en français ou en lingala, aujourd’hui ce n’est pas le cas. Il peut très bien débattre en français. S’il le veut. S’il le peut.


Qu’il soit incompétent ou pas, qu’il maitrise ou pas le dossier, KABILA par son attitude confisque notre jeune démocratie et l’empêche d’aller de l’avant. Du choc des idées jaillit la lumière nous dit-on. Le débat politique et le débat présidentiel en particulier, permettent à la population de mieux comprendre le programme des candidats pour mieux faire leur choix. Refusé de s’y soumettre, c’est piéger notre jeune démocratie.

Pendant ce type de débats, les Congolais sauront si leurs candidats à la présidentielle ont vraiment un programme ou un projet politique pour le pays. Il est temps que soit inscrit dans notre constitution, pour l’intérêt de la nation, pour chaque présidentielle, un ou deux débats télévisés.


Mata POLELE

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