RDC: Finis les dialogues trompeurs avec KABILA. Place au rapport de force.
L’illusion du dialogue pour dribler ses adversaires.
Depuis son accession surprise à la tête de la RD
Congo après l’assassinat de Mzee Laurent Désiré KABILA, à chaque fois il était
coincé, en difficulté, Joseph KABILA a réussi à endormir les RD congolais par de
soi-disant dialogues, discussions, pourparlers ou que sais-je encore.
Toutes ces consultations, dialogues ou discussions
avaient comme objectif principal, endormir ses adversaires en leurs donnant
l’illusion qu’il s’affaiblissait et surtout qu’il partageait le pouvoir avec
eux. En réalité, il les neutralisait méthodiquement, lentement mais surement
jusqu’au moment idéal ou il leur portait l'estocade finale à la gorge. Le tour
était joué. Ses adversaires surpris, ne pouvaient plus sortir de leur
hibernation. Ils étaient mis KO debout.
Sun City, le miroir aux alouettes
Rappelons-nous les accords de Sun City signé le 19
avril 2002. Jean-Pierre Bemba avait le contrôle militaire de l’équateur et
progressait vers KINSHASA. Azarias Ruberwa avait le contrôle du KIVU et
progressait vers KISANGANI tout en menaçant de descendre vers KINSHASA. Il y
avait d’autres groupes armés qui contrôlaient d’autres portions du territoire. KABILA n'était que maître de KINSHASA.
Le pouvoir central était menacé et ne pouvait pas
faire face militairement à toutes ces rébellions. Joseph KABILA n’avait pas une
armée digne de ce nom qui pouvait le protéger dans la durée contre les
différentes rébellions qui occupaient une partie de la RD Congo. C’est le moment que choisit
le stratège Joseph KABILA pour lancer les négociations de SUN CITY.
Ne pouvant ni contrôler les différentes rébellions ni les mater, en position de faiblesse, il choisit de partager le pouvoir avec les leaders de ces rébellions. En réalité, c’était l’astuce idéale pour mieux les contrôler avant de les neutraliser. Aujourd’hui ni Bemba ni Azarias Ruberwa ne peuvent faire contrepoids à KABILA, ils ont été neutralisés grâce aux dialogues de SUN CITY.
Rappelons-nous aussi les différentes négociations
que KABILA mènent, regulièrement, avec les chefs militaires et civils de M23, MAI MAI et
autres. L’objectif principal est de les neutraliser en les ramenant à
KINSHASA où certains sont bombardés généraux dans FARDC, d’autres PDG des
entreprises d’État, d’autres ministres dans le gouvernement. Ils deviennent
inoffensifs et ne peuvent plus rien contre KABILA. Leurs mouvements, leurs
faits et gestes, une fois installés à KINSHASA, sont contrôlés par les services de sécurité de
KABILA.
Dialogue de la CENCO pour passer tranquillement le 19 décembre 2016
Le plus gros enfumage de KABILA c’est le dialogue
qu’il a initié en se servant de la CENCO. Au mois de décembre 2016, tous les
voyants étaient rouges. Plus en s’approchait du 19 décembre, plus le pays était
prêt à exploser, à s’embraser. Le peuple congolais était prêt à tout. Chacun
retenait son souffle. C’est le moment qu’il choisit pour demander à la CENCO de
lancer le dialogue. Tout le monde sait que pendant des mois, il refusait de
négocier directement avec la vraie opposition, le Rassemblement.
Ces négociations directes avec la vraie opposition lui a permis de faire baisser, comme par magie, la température du pays, de faire baisser aussi la pression de la jeunesse rd congolaise sur son départ, de faire baisser enfin la tension entre sa majorité et l’opposition. Pour endormir l’opposition, il accepta même de quitter le pouvoir fin décembre 2017.
Voilà comment KABILA a réussi à passer la date
fatidique du 19 décembre 2016, censée être apocalyptique pour lui et tous ceux
qui les soutiennent, comme si de rien n’était. Le plus tranquillement du monde,
il a négocié. Il a fait semblant de céder une partie de son pouvoir. Il a fait
semblant d’accepter de ne pas toucher à l’actuelle constitution. L’opposition
et la population avaient cru avoir réussi à obtenir le départ de KABILA, en
douceur. Simple enfumage.
L’objectif de passer en douceur et tranquillement la date fatidique du 19 décembre 2016 atteint, KABILA sort ses griffes. Il ne reconnaît plus les accords de la CENCO. Le Rassemblement driblé et floué est très affaibli. Une fois encore KABILA s’est servi des, soi-disant négociations, pour affaiblir et neutraliser ses adversaires. Il a réussi à gagner du temps et surtout à garder la maitrise d’une situation qu’il commençait à perdre.
Finis les discussions, les dialogues, les
négociations, les pourparlers avec KABILA. Place à la lutte et au combat. Le
seul langage qu’il comprend, c’est le langage du rapport de forces, de la lutte
et du combat. Nous devons maintenant se battre pour le chasser du pouvoir. Aucune
négociation, aucun dialogue ne le fera à notre place.
Mata POLELE
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