Dans son discours, Kabila promet de restaurer la paix en RDC
Promettre aujourd’hui ce que l’on n’a pas fait hier
KABILA s'est engagé mercredi à rétablir l'ordre dans la région du
Kasaï, où la détérioration de la paix par l'insurrection Kamuina Nsapu
constitue la menace la plus grave, selon lui, de ses 17 ans de pouvoir. Alors,
quid du Kivu où il n’y a jamais eu de vraie paix depuis son accession à la
magistrature suprême ?
Son refus d’organiser des élections à la fin de son mandat en décembre
2016 a déstabilisé le géant de l'Afrique centrale. Des millions de personnes
sont mortes dans les guerres régionales de 1996 à 2003 et des dizaines de
groupes armés opèrent toujours à l’Est. Kabila a montré son incapacité à
pacifier la RD Congo.
Kamuina Nsapu ou l’échec de la force brutale
L'insurrection de Kamuina Nsapu a éclaté dans la province de
Kasaï-Central en août dernier. Conflit coutumier au départ, très mal géré par
Kabila et ses hommes, il s'est répandu dans quatre autres provinces, tuant des
centaines de civils innocents et de militaires à la merci du pouvoir. Ce
conflit devient de plus en plus politique et l’incapable Kabila, ne s’est pas
comment l’arrêter.
Dans une adresse au Parlement, Kabila a déclaré qu'il avait désigné le
Kasaï comme un «secteur opérationnel» et a demandé aux membres de la milice de
déposer les armes. Ironie du sort les Kamuina Nsapu n’ont pas de vraies armes
sinon très peu. Ce sont les FARDC qui ont de vraies armes et qui doivent les
déposer et entamer de discussions directes avec les insurgés. L’usage excessif
de la force par les FARDC n’a fait que braquer les insurgés et étendre le
conflit.
"Confronté à ces atrocités inacceptables commises contre des
victimes innocentes ... nous ne pouvons plus différer notre responsabilité de
rétablir l'autorité de l'État dans cette partie du pays par tous les moyens
juridiques possibles", a déclaré Kabila. Mais dans quel parti du pays
l’autorité de l’État existe-t-il ? Nous n’en voyions pas. De quelle justice
parle-t-il ? Celle qu’il a instrumentalisée pour se maintenir au pouvoir et
mater le peuple congolais .
Responsabilités multiples
Les Nations unies ont accusé les forces gouvernementales et les
combattants des milices des violations des droits de l’homme et ont déclaré
qu'il avait des rapports crédibles selon lesquels l'armée avait mené des
exécutions sommaires contre des militants soupçonnés.
Le gouvernement nie que les FARDC et la PNC emploient une force excessive mais, paradoxe, à accuser sept soldats de crimes, pour les meurtres et mutilations dans le cadre d'une vidéo qui semble montrer des troupes qui massacrent des membres soupçonnés de Kamuina Nsapu.
La mission des Nations unies au Congo a averti dans un communiqué
mercredi que l'intensification de la réponse militaire "ne fera
qu'exacerber la violence et mettre en péril la population civile".
La mission a également déclaré cette semaine qu'elle a confirmé la
présence de 23 fosses communes dans la région.
Dans le cadre d'un accord conclu avec l'opposition en décembre 2016,
Kabila peut rester au pouvoir jusqu'à l'issue d'une élection prévue pour la fin
de cette année.
Cependant, les négociations visant à mettre en œuvre l'accord de la
CENCO à échouer la semaine dernière par la faute de la majorité sur la
procédure de nomination d'un nouveau Premier ministre qui devait venir du
principal bloc de l'opposition.
Kabila a déclaré dans son discours que si l'impasse persistait, il
allait nommer un Premier ministre dans les prochaines 48 heures. Voilà comment
Kabila, qui est à la fois juge et parti, entend aggraver le chaos en RDC.
Quelle irresponsabilité ! Dans l’ombre, il attise le feu dans l’opposition et
veut maintenant en profiter pour embraser le pays.
Sans l’application sincère, correcte et totale des accords de la CENCO,
la RD Congo risque de s’embrasser et s’embrasera certainement. La jeunesse
congolaise clochardisée par un régime corrompu n’est pas prête à donner à
KABILA un mandat de trop.
Mata POLELE
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