La RDC au bord de l’effondrement après la fin de la médiation de la CENCO
L’accord politique signé dans la nuit de réveillon qui devait ouvrir la voie aux élections libres et apaisées en République démocratique du Congo et au départ du président Joseph Kabila vient d’échouer. L’arrangement particulier qui devait le soutenir ne s’est pas fait. Par la faute du pouvoir en place qui a multiplié les manœuvres pour le faire échouer.
Lors d'une conférence de presse tenue mardi à Kinshasa, Jean-Marc Kabund, secrétaire général du parti de l'opposition UDPS, a déclaré qu'il ne se doutait plus que Kabila et ses alliés politiques n'entendent pas se diriger vers les élections.
Il a accusé le président et ses alliés de compromettre délibérément l'accord qu'ils ont signé le 31 décembre avec le Rassemblement, une grande coalition de l'opposition dans laquelle l'UDPS est le principal membre.
Kabund a appelé les Congolais à se préparer à une grande marche le 10 avril pour protester contre la non-application de l'accord et le plan machiavélique de Kabila pour une présidence à vie.
Des centaines de partisans de l’UDPS en colère se sont rassemblés dans la route à l'extérieur de la maison de TSHISEKEDI, criant que Kabila doit démissionner ou être chassé du pays. La police est vite arrivée pour disperser la foule. Elle a tiré des balles réelles dans l'air tandis que la foule leur a lancé des pierres.
Le deuxième et dernier mandat de Kabila a expiré selon la constitution le 19 décembre 2016. Mais les élections pour trouver son successeur ont été reportées et le président est resté au pouvoir. L'accord de la Saint-Sylvestre, qui était piloté par l'Église catholique congolaise, offrait une solution pacifique. Un gouvernement de transition dirigé par un Premier ministre du Rassemblement était censé prendre le pouvoir et conduire le pays vers les élections à la fin de 2017.
Les divisions persistent entre le pouvoir et l’opposition.
Toutefois, les discussions sur la façon de mettre en œuvre l'accord ont vacillé, et les deux parties sont toujours divisées sur plusieurs questions clés, la plupart de façon irréconciliable notamment sur la façon de nommer le prochain Premier ministre.
La semaine dernière, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a demandé au Rassemblement et à l'alliance politique de Kabila de résoudre leurs différends et de signer un accord de mise en œuvre avant le 27 mars. Cet ultimatum est resté sans réponse et lundi soir, Monseigneur Marcel Utembi et les évêques mettaient fin à leur médiation.
Utembi a appelé les négociateurs à ne pas perdre de vue l'objectif principal des pourparlers: l'organisation des élections en moins d'un an.
Mardi après-midi, les évêques ont rencontré Kabila qui a promis de tout faire pour sortir les négociations de l'impasse. Mardi soir, la présidence a publié une déclaration indiquant que «l'impasse actuelle ne doit pas signifier la rupture définitive du dialogue».
Pour l'UDPS, cependant, il n'y a plus aucun espoir de résolution. Il en appelle à la rue.
Les manifestations politiques ont été interdites dans une grande partie du Congo depuis septembre 2016, et l'annonce de l'UDPS à manifester le 10 avril, fait craindre une répression violente de la part de l'État.
VOA
Aucun commentaire
Merci de donner votre avis sur cet article.