La RD Congo va enquêter sur les décès d'experts américain et suédois de l'ONU
BENI, Congo - le
gouvernement congolais a annoncé mercredi qu'il enquêterait sur la mort d'un
expert américain et suédois auprès de l'ONU et de leur interprète, dont les
corps ont été retrouvés lundi 27/03/2017 dans une fosse peu profonde après que
l'équipe ait disparu il y a plus de deux semaines.
La Suède a déclaré
qu'elle avait ouvert une enquête sur le meurtre, et le Conseil de sécurité des
États-Unis a vivement condamné ces homicides.
Un diplomate du Conseil de sécurité des Nations unies, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité de la question, a aussi confirmé que les experts enquêtaient sur des fosses communes présumées.L'Américain Michael Sharp, le Suédois Zaida Catalan et leur interprète Betu Tshintela ont disparu le 12 mars avec le pilote Isaac Kabuayi et deux conducteurs de moto dans la province du Kasaï central. Les deux Occidentaux enquêtaient sur les récentes violences à grande échelle et les allégations de violations des droits humains par l'armée congolaise et les milices locales.
Il s'agissait de la
première disparition enregistrée de travailleurs internationaux dans les
provinces autrefois calmes du Kasaï, où la milice Kamwina Nsapu combat les
forces de sécurité depuis l'année dernière. Plus de 400 personnes ont été tuées
et plus de 200 000 déplacées depuis que les troupes gouvernementales ont tué le
chef de la milice en août, selon les Nations unies.
Les membres du Conseil ont demandé au gouvernement congolais "d'enquêter rapidement et pleinement sur ces crimes et de traduire en justice les auteurs encore inconnus" et aussi de soutenir l’enquête des Nations unies. Le Conseil de sécurité souligne que les attaques contre des civils "peuvent constituer des crimes de guerre en droit international".Le Conseil de sécurité des Nations unies a publié mercredi soir une déclaration disant que ses membres ont condamné les massacres «dans les termes les plus forts» et a également exprimé sa préoccupation quant au «sort des quatre ressortissants congolais qui les accompagnaient».
Le secrétaire
général de l'ONU, António Guterres, a déclaré que son organisation mènerait une
enquête sur les décès, affirmant que la cause n'avait pas encore été
déterminée. Il a appelé le Congo à faire de même.
Le porte-parole
adjoint de l’ONU, Farhan Haq a déclaré aux journalistes qu’il espère que la
cause de la mort des deux experts "sera déterminée à la suite d'un examen
plus approfondi." «Étant donné qu'ils ont été retrouvés morts, nous
croyons qu'il y a des raisons probables que ce soit une forme d'acte criminel,
mais nous devons déterminer les causes des décès», a-t-il dit. Il a ajouté
qu'il y avait d'autres restes trouvés sur le site qui doivent encore être
analysés.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a déclaré que les autorités enquêteraient sur les décès et chercheraient leurs collègues congolais absents de l’endroit où les corps des Occidentaux ont été retrouvés.La police nationale suédoise a déclaré avoir ouvert une enquête sur le meurtre de leur concitoyen, et le Premier ministre suédois a exhorté le Congo KINSHASA à enquêter sérieusement.
M. Mende a également
indiqué que les autorités congolaises examineront également d'autres violences
récentes dans la province du Kasaï central, dont la mort de 39 policiers tués
par les milices.
La semaine dernière,
les Nations unies a rapporté la découverte depuis janvier de plus de deux
douzaines de fosses communes dans trois provinces du Kasaï. Et cinq vidéos ont
émergé ces dernières semaines qui semblent montrer des soldats congolais tirant
sur les membres de la milice.
Alors que la
violence est liée aux luttes de pouvoir locales, il existe aussi des liens
clairs avec la crise politique actuelle du Congo, selon Human Rights Watch.
Kate J.
Kate J.
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