Les ennemis de la RDC

RD Congo : La police libère le père Sébastien Yebo qu’elle a kidnappé la veille.



Le père Sébastien Yebo libéré.

La police congolaise a libéré un prêtre catholique quelques heures après l'avoir enlevé ce week-end à la suite d'une messe à Kinshasa, a déclaré dimanche le religieux, au milieu de tensions croissantes entre l'église et le gouvernement.

Les forces de sécurité avaient saisi le père Sébastien Yebo à l'extérieur de son église samedi matin, l'avaient battu et jeté dans une jeep, avec des témoins décrivant l'incident comme un "kidnapping". Yebo a déclaré à l'AFP qu'il avait été libéré dans l'après-midi après plusieurs heures d'interrogatoire sur ses liens présumés avec la milice Kamwina Nsapu.

Le mouvement de guérilla, basé dans la province de Kasai, mène depuis 2016 une rébellion sanglante contre les tentatives du président Joseph Kabila de prolonger son séjour au pouvoir. Pendant ce temps, l'église, avec des personnalités politiques de l'opposition, a mené de grands rassemblements anti-Kabila ces dernières semaines, appelant le leader à démissionner.

Des accusations mensongères et farfelues.

Yebo a déclaré que la police lui avait lancé des accusations «étranges» samedi. "Ils ont dit que j'étais le bailleur de fonds du Kamwina Nsapu", a déclaré le prêtre. "Où trouverais-je de l'argent, pauvre comme je le suis?"

La respectée Conférence nationale épiscopale du Congo (Cenco) avait appelé à la libération de Yebo samedi.

Dans un communiqué, le groupe a dénoncé la "répression en cours du gouvernement contre les prêtres, les moines et les nonnes, certains étant molestés, battus et arrêtés sans aucun motif valable".

Kabila, 46 ans, est au pouvoir depuis 2001, à la tête d'un régime largement critiqué pour corruption, répression et incompétence. Son mandat constitutionnel a expiré en décembre 2016, mais il est resté, attisant une spirale sanglante de violence en République démocratique du Congo. Dans le cadre d'un accord négocié par la puissante Église catholique, il a été autorisé à rester au pouvoir à condition que de nouvelles élections aient eu lieu en 2017.

Les autorités ont ensuite reporté l'élection jusqu'au 23 décembre de cette année, citant ce qu'ils ont dit être des problèmes logistiques dans la préparation du vote.

Le retard, couplé à la violence croissante, a placé Kabila en collision avec l'église, qui joue un rôle important en RD Congo en raison de son travail éducatif et social.

Mata POLELE

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