Les évêques catholiques défendent leur implication dans la politique troublée du Congo: "L'Église agit comme arbitre".
Les Évêques de Kinshasa |
La mission de l’Église est à la fois pastorale et protectrice des populations.
Les évêques catholiques de la République Démocratique du Congo ont défendu leur participation à la vie politique après les critiques de l’usurpateur Joseph KABILA lors de leurs récentes manifestations. Après des entretiens avec une délégation de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), la conférence des évêques congolais a publié une déclaration confirmant leur "engagement dans des actions affectant la politique".
Les évêques catholiques ont assuré la médiation des pourparlers entre l'opposition et le gouvernement du président Joseph Kabila au siège de la Conférence épiscopale nationale du Congo dans la municipalité de Gombe, à Kinshasa, la capitale congolaise, le soir du nouvel an.
Après la mort d'au moins huit personnes et 120 arrestations à la veille du Nouvel An, la police a pris d'assaut les Églises catholiques et tiré des gaz lacrymogènes pendant la messe. Les manifestations contre le régime de l’usurpateur Joseph KABILA ont été organisées par des militants catholiques.
Un témoin de l'église Saint-Michel au centre de Kinshasa, la capitale, a déclaré à l'AFP que les officiers avaient dispersé la messe et arrêté des garçons de l'autel, toujours dans leurs robes liturgiques, le jour de l'an.
«Pendant que nous priions, les soldats et la police sont entrés dans l'enceinte de l'église et ont tiré des gaz lacrymogènes sur l'église», a déclaré le témoin.
Défendant leur rôle, les évêques se disent contraints de défendre le bien commun, ajoutant que la «dimension religieuse et éthique» de la mission de l'Église appartient «à la sphère publique» et que son travail pastoral la «conduit aussi en territoire politique».
L'Église ne veut rien d'autre que contribuer à la paix et au bien commun de la société.
La déclaration sur leur site web se lisait comme suit: «On demande souvent à l'Église d'agir en tant qu'arbitre ou réconciliateur, pour permettre aux politiciens de se rencontrer et de discuter de questions sur notre vie nationale.
"L'Église doit interpeller les citoyens, les mettre en garde contre les dangers et les incertitudes, et les appeler à faire des choix qui respectent la personne humaine", ont ajouté les évêques.
«Le christianisme ne peut manquer de s'intéresser à l'humanité, et l'engagement chrétien dans l'histoire et la politique est absolument nécessaire. L'Église a le droit d'aider ses fidèles à analyser les grandes questions sociales et morales. Il a continué: «L'Église a reçu pour mission de témoigner du Christ et de l'Évangile. Si elle se tait, s'abstient et s'éloigne de la politique ... elle ne sera plus le témoin et l'instrument de Dieu ».
Après une rencontre avec la SADC basée au Botswana, le secrétaire général de la conférence, Monseigneur Donatien Nshole Babula, a déclaré que les évêques pensaient qu'une solution de la crise du Congo résidait dans un accord négocié par l'église en décembre 2016.À la suite des protestations et des arrestations subséquentes, l'archevêque catholique de Kinshasa, capitale du pays, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, a comparé le pays à une «prison ouverte». "Les chrétiens ont été empêchés de prier. D'autres ont été empêchés de partir par ... la police et l'armée qui étaient armés comme si elles avaient été sur un champ de bataille ", a-t-il dit.
«Comment pouvez-vous tuer des hommes, des femmes, des enfants, des jeunes et des personnes âgées qui chantent des chants religieux, portant des bibles, des chapelets et des crucifix? Vivons-nous maintenant dans une prison ouverte? »
Le pape François s'est également prononcé sur la question, déclarant à son auditoire hebdomadaire sur la place Saint-Pierre: «Je renouvelle mon appel à ce que tout le monde s'efforce d'éviter toute forme de violence ».
De son côté, l'Église ne veut rien d'autre que contribuer à la paix et au bien commun de la société.
Mata POLELE
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