Les ennemis de la RDC

La RDC sous tension depuis l’annonce de l’organisation des élections pas avant 2019.

La RDC sous tension depuis l’annonce de l’organisation des élections pas avant 2019.

Les retards de l’organisation des élections en RD Congo alimentent la tension.


L'élection pour le prochain président de la République démocratique du Congo n'aura pas lieu avant le début de 2019, a déclaré la commission électorale le 11 octobre, un retard qui soulève de nouvelles inquiétudes sur la sécurité en RDC.
En raison des divisions ethniques organisées par le régime, des tensions politiques attisées par le pouvoir et des combats sanglants à l’est, la République Démocratique du Congo est confrontée à de nouveaux défis dans les mois à venir, exacerbés par les retards dans les élections présidentielles. Une guerre civile généralisée paraît aujourd’hui inévitable.

L'inquiétude suscitée par le report permanent des élections créé des "tensions et un climat d'incertitude", affirme Maman Sidikou, l'envoyé spécial de l'ONU en RD Congo. "L'impact de la détérioration de la situation sécuritaire sur la vie des populations civiles est clairement visible", a-t-il dit.

La RDC devait théoriquement avoir un nouveau chef d'État d'ici la fin de 2017, comme prévu dans un accord durement négocié par l'Église catholique le dernier réveillon du Nouvel An. L'accord devrait ouvrir la voie à une transition démocratique sans violence dans l'un des pays les plus troubles du monde.
Mais ce scénario optimiste a été assombri par l'annonce de mercredi par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui a déclaré que le scrutin serait impossible avant le début de 2019.

La CENI a expliqué qu'après l'établissement de la liste électorale, processus encore loin d'être achevé dans la région agitée du Kasaï, il faut encore 504 jours pour se préparer aux élections. C’est ni plus ni moins une déclaration de guerre lancée à la face des Congolais par cette institution téléguidée par Joseph Kabila.

"Si nous acceptons l'utilisation des machines à voter et si nous modifions la loi électorale", le délai pourrait être réduit, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la commission.

L'annonce de mercredi a incité certains activistes à appeler immédiatement à la résistance.


"Il ne peut plus y avoir d'attente. Congolais, le pouvoir de la rue, c'est maintenant ou jamais ", a réagi le groupe pro démocratie LUCHA sur Twitter. "Qu'il pleuve ou qu'il neige, nous voterons en décembre prochain, sinon Kabila déclenchera une guerre civile dans ce pays, ce sera un désastre".
À New York, le ministre congolais des Affaires étrangères, Léonard She OKITUNDU, a déclaré mercredi que le mouvement vers les élections était "irréversible, mais c'est un mouvement vers de bonnes élections qui peuvent conduire à un transfert pacifique du pouvoir".

Il y a plusieurs mois, a-t-il noté, la CENI avait déjà prévenu que pour des raisons « de sécurité, logistique, financière et réglementaire », il serait impossible de respecter l'échéance de décembre 2017. "Le calendrier électoral sera publié sous peu", a-t-il promis, selon les propos tenus par la radio de l'ONU Okapi.

Une chose est certaine, même en 2019, l’organisation des élections sera conditionnée par le changement de constitution pour permettre à Joseph KABILA de briguer un nouveau mandat. Il n’y aura pas d’élections en RDC sans changement de constitution.


Mata POLELE


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