Le chef de l'opposition Raila Odinga
L’espoir de la démocratie Africaine vient de la Cour Suprême du Kenya.
Bel exemple à suivre.
" L'élection présidentielle tenue le 8 août 2017 n'a pas été menée
conformément à la Constitution et par conséquent son résultat est invalide, nul
et non avenu", c’est avec ces mots que la Cour suprême du Kenya a coupé
cour la lune de miel d'Uhuru Kenyatta et de ses partisans. Cette décision est
historique. C'est une victoire qui n’a pas de prix ou à un coût excessif car
elle doit servir d’exemple et de modèle à tout un continent rempli des
dictateurs qui s’assoient sur leurs constitutions et les lois dont ils sont
censés être les garants.
Bien que le tribunal ait absous Uhuru Kenyatta (président actuel du
Kenya) de tout acte répréhensible et de toute tricherie pour gagner les
élections, il ne peut échapper aux doigts accusateurs étant donné qu'il était
le bénéficiaire du vol de vote. Ainsi, comme Pyrrhus, roi d'Epire, Uhuru a
perdu plus qu'il ne l'avait gagné en vainquant Railla, le candidat de
l’opposition.
Nous félicitons les avocats de l’opposition et la Cour Suprême kényane pour
leur courage. Ils se sont concentrés comme un laser sur les faiblesses du
système électronique de transmission de résultats. De toute évidence, ce que
l'avocat PLO Lumumba a appelé une expédition de pêche a entraîné une forte
suspicion, incitant la Cour suprême à annuler l'élection d'Uhuru Kenyatta.
Après cette décision historique, tous les Kenyans peuvent marcher avec la
tête haute. Tous les Africains se joignent à la célébration d'une renaissance
de la démocratie. Le défi de l’opposant Raila de contester la victoire d'Uhuru
Kenyatta devant la Cour Suprême et non dans la rue, c’est aussi une victoire de
la démocratie kényane. Le pouvoir judiciaire du Kenya a trouvé le courage de
dire la loi, rien que la loi au lieu de s’occuper des considérations obscures
qui décapitent et décrédibilisent la justice africaine. Le Président de la Cour
Suprême du Kenya, David Marago, a conduit la majorité du tribunal à clore le
chapitre sur des décennies de fraudes électorales dans son pays.
Une Justice forte pour une Démocratie forte.
La démocratie exige un système judiciaire solide pour lui fournir une
base juridique solide pouvant faire barrage à toutes envies humaines de se
pérenniser au pouvoir en violant, en permanence, la constitution et les lois de
la république. Un pouvoir judiciaire faible est dangereux pour la démocratie.
Le crédit porte sur la manière transparente dont les juges sont nommés au
Kenya.
La Cour suprême du Kenya a déclaré clairement que l'élection n'était pas
un événement, mais un processus qui doit être mené selon les prescriptions de
la constitution. Même dans la chaleur du moment, il n'est pas exagéré de dire
que ce jugement historique aura des conséquences profondes non seulement au
Kenya, mais aussi dans notre région et dans tout le continent africain.
Il faut noter que le jugement n'a pas été unanime. Quatre juges de la
Cour Suprême kényane ont été persuadés que les motifs de la pétition étaient
valables et que les pétitionnaires ont apporté les preuves pendant les
discussions à la Cour. Deux juges n'ont pas été persuadés par les preuves
apportées pendant les discussions. Ce fossé se reflète également dans
l'ensemble du Kenya. Alors que dans les bastions de Nasa (opposition kényane)
de Mombasa, Nairobi et Kisumu, il y avait une éruption spontanée de joie pour
féliciter la Cour Suprême, dans les cieux cardiaques de la majorité
présidentielle, les critiques étaient sévères vis-à-vis de la même Cour
Suprême.
La Cour suprême du Kenya est occupée par des individus courageux. Que
vous soyez pour l'annulation des résultats des élections ou pour confirmer les
résultats, vous avez besoin de personnes intègres, justes et courageuses. Ce
type d'indépendance ne peut provenir que du processus de nomination et des
considérations de l'autorité investie du pouvoir de nomination. Lorsque le
personnage et la compétence des juges sont la considération majeure et guident
leur nomination au niveau de la Cour Suprême, plutôt que la fidélité au régime
en place, vous obtiendrez des juges avec une base sérieuse de probité et de
respect de la Constitution et des lois dont ils sont les garants, plus que le
président de la République.
Le président kenyan Uhuru Kenyatta
Des Cours Suprêmes africaines au service des
Individus et non de la Nation.
Il
n’est pas normal, qu’en RDC, compte tenu de l’indépendance dont les juges sont
censés avoir pour exercer leur mission, que les juges de la Cour Suprême et du
Conseil constitutionnel soient nommés par le seul président de la République.
Ils devraient être élus, par vote à bulletins secrets, par l’ensemble des juges
de notre pays, qui tiendront comptent de leur expérience, de leur probité et
tant d’autres paramètres objectifs. Aujourd’hui, notre Cour Constitutionnelle
est un maillon important de la dictature en RDC. Ses membres ne sont que des
marionnettes aux mains de l’imposteur KABILA qui les nomment en vertu de leur
fidélité à son régime.
En
Ouganda par exemple, il y a eu plusieurs défis majeurs à l'issue des élections
présidentielles. Contrairement à la Cour suprême kényane, les juges ougandais
ont adopté une approche restrictive et quantitative, en réalité partisane pour
dire la loi. Dans tous les cas, les juges Ougandais ont été unanimes pour
dénoncer le non-respect de la loi pendant les élections. Malheureusement,
malgré leur constat et suite à des pressions politiques, ils ont accepté des
excuses administratives de la Commission électorale pour non-conformité. Ils
ont ainsi conclu, même si les lois ont été violées et de nombreuses
irrégularités ont été prouvées, cela n'avait pas affecté le résultat de
l'élection de façon substantielle. Triste justice ougandaise au service de
MUSEVENI !
En
RDC ce n’est pas un secret pour personne, Joseph KABILA n’a jamais gagné aucune
élection. En 2006, Jean Pierre BEMBA avait gagné les élections. En 2011,
Étienne TSHISEKEDI avait gagné les élections. Malgré des recours auprès de la
Cour Suprême, composée des marionnettes nommées par KABILA lui-même, les
résultats ont été validés. Et pourtant les preuves des fraudes massives se
comptaient par milliers et à chaque bureau de vote et au niveau de la
compilation des résultats. Les juges Congolais ont aussi reconnu qu’il y a des
irrégularités pendant les élections, mais pas de nature à bouleverser les
ordres d’arrivée des candidats. Triste justice Congolaise qui, à chaque fois,
ne fait qu’accompagner le tricheur Joseph KABILA.
Le
verdict du Kenya est le premier du genre en Afrique. C'est un moment
déterminant pour le Kenya et l'Afrique. Un bel exemple à suivre pour sortir l’Afrique
de la dictature. Trois mots. Seuls trois mots ont suffi aux juges Kenyans pour
entrer dans l’histoire par la grande porte. Invalide, nul et non avenu. Ces
mots ont été vrais dans la plupart des pays africains lors des élections
présidentielles, mais les tribunaux n'ont pas eu la colonne vertébrale assez
solide pour les utiliser. La Cour Suprême Kenyan a osé dire ce que la Cour
Suprême Congolaise n’a jamais osé dire, et ne le diras jamais, malgré les
preuves évidentes de fraudes massives.
Oui,
la Cour Suprême kényane condamne la Cour Constitutionnelle Congolaise, par sa
décision courageuse d’invalider l’élection du président actuel du Kenya,
décision que ne peut et ne veut pas prendre la Cour Constitutionnelle
Congolaise.
Mata POLELE
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