Les États-Unis et l'Union Européenne condamnent l'armée Congolaise pour un usage " excessif de la force ".
Utilisation disproportionnée de la force par les FARDC.
Une délégation de l'Union européenne à Kinshasa a
exhorté les soldats congolais « de respecter les normes internationales » pour
l’utilisation de la force. Les États-Unis et l'Union européenne ont demandé aux
forces de sécurité congolaises de s'abstenir d'utiliser la "force
excessive" après la mort d’un soldat Congolais et de 39 réfugiés
Burundais, la semaine dernière.
"Le gouvernement américain est consterné par la violence et la mort de plus de 30 ressortissants burundais et d'un soldat congolais à Kamanyola, dans l'est de la République démocratique du Congo", affirme la porte-parole du département d'État, Heather Nauert dans un communiqué. "Nous exhortons les forces de sécurité de la RDC à s'abstenir d'utiliser une force excessive".
Selon la MONUSCO, la mission de maintien de la paix de
l'ONU en RDC, au moins 36 réfugiés à Kamanyola, dans la province orientale du
Sud-Kivu, ont été tués lors de violents affrontements vendredi passé. Un soldat
congolais est également décédé.
Comme à son habitude de déni de la réalité et des faits avérés, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende a affirmé samedi que beaucoup de personnes tuées étaient membres d'un « groupe armé ». Les images qui circulent sur le net prouvent le contraire. On y voit des hommes et des femmes, sans aucune arme, abattus comme des chiens par les FARDC.
Selon le responsable du ministère de l'Intérieur,
Josue Boji, les affrontements ont commencé après qu'un groupe de réfugiés a
tenté de faire pression sur l'agence de renseignements de notre pays (ANR) pour
exiger la libération de quatre Burundais qui avaient été arrêtés pour être
expulsés mercredi soir.
Boji a déclaré que les troupes ont essayé de disperser
les réfugiés en « tirant dans les airs mais ont été submergées » lorsque le
groupe a répondu en lançant des pierres. Manquant de maîtrises, les FARDC ont
répondu en tirant des balles réelles dans la foule. Au moins 124 réfugiés ont
été blessés et 39 tués.
La RDC a ouvert une enquête mais pour quel résultat ?
Le gouvernement de la République démocratique du Congo a ouvert une enquête sur ces massacres de Burundais. "La cause de la violence doit être déterminée et les auteurs doivent être tenus responsables et condamnés", demande M. Nauert, la porte-parole du département d'État. D’une façon générale, les enquêtes sensibles en RDC n’aboutissent jamais car les juges sont inféodés par le système Kabila.
Elle a ajouté que le gouvernement congolais devrait
collaborer avec l'agence des Nations Unies pour les réfugiés et les forces de
maintien de la paix des Nations Unies pour « diminuer les tensions entre les
réfugiés burundais et leur population hôte ». "Les forces de sécurité
congolaises ne peuvent pas recourir à une force disproportionnée"
régulièrement, a-t-elle affirmé.
Des dizaines de milliers de Burundais ont fui vers
l'est de la RD Congo pour échapper à une vague de violences qui s'est abattue
en 2015 après que le président burundais Pierre Nkurunziza ait refusé de
respecter la constitution burundaise et a brigué un troisième mandat. Dans
l'ensemble, la violence au Burundi a coûté entre 500 et 2 000 vies, selon les
différents rapports de l'ONU et des ONG et plus de 400 000 Burundais ont fui à
l'étranger.
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