Les ennemis de la RDC

La RDC condamnée à verser 2,5 millions de dollars aux victimes du massacre de KILWA, au Katanga, en 2004.

La RDC condamnée à verser 2,5 millions de dollars aux victimes du massacre de KILWA, au Katanga, en 2004.

73 personnes sont mortes lorsque les FARDC ont attaqué sauvagement le village de KILWA, au KATANGA, en octobre 2004.


L'organe des droits de l'homme de l'Union africaine a exhorté le gouvernement de la République démocratique du Congo à poursuivre les fonctionnaires d'une société minière australienne sur leur prétendu rôle dans une campagne de répression militaire en 2004 qui avait fait 73 morts au KATANGA.
La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples a également demandé à l'État Congolais d'indemniser les victimes de l'agression, dont 28 personnes auraient été exécutées sommairement, selon une décision adoptée à Banjul, en Gambie l'année dernière et approuvée en janvier de cette année par le conseil exécutif de l'Union africaine. La décision a été communiquée aux organisations non gouvernementales qui ont déposé plainte, dans une lettre du 13 juin 2017. La commission n'a pas encore rendu la décision publique.

La commission a constaté que l'armée du Congo était responsable des violations graves des droits de l'homme, y compris des exécutions extrajudiciaires et des tortures dans l'attaque de la ville de Kilwa, au sud-est de la RDC (KATANGA), où des jeunes gens ont fait une rébellion. Le gouvernement et les FARDC ont apporté une réponse disproportionnée. Ils ont débarqué avec plusieurs centaines de soldats et ils ont bombardé le village, sans demander aux civils de le quitter. Ils ont fait du porte-à-porte et ont arrêté des gens qu’ils pensaient être des rebelles. Plusieurs femmes, enfants et bien sûr d’autres personnes ont ainsi été tuées dans ce massacre qui a duré trois jours.

La Commission africaine des droits de l'homme a aussi épinglée la société « Anvil Mining Ltd. », basée en Australie, qui exploitait à l'époque une mine de cuivre et d'argent près de la ville de Kilwa, pour avoir fourni un soutien logistique aux forces armées congolaises pour commettre ces massacres.

Le PDG d' Anvil Mining a toujours démenti ses accusations et affirme que sa société n’a fait que respecter la loi en aidant les FARDC, dans une réponse envoyée par courrier électronique à Bloomberg.

La RDC condamnée à verser 2,5 millions de dollars aux familles des victimes.


L'attribution de 2,5 millions de dollars à huit victimes de Kwila est la plus élevée faite par la commission, selon une déclaration du 4 août de « Rights and Accountability in Development », basée au Royaume-Uni, l'une des trois ONG qui avait porté plainte au nom des victimes en novembre 2010.
La commission a recommandé au gouvernement congolais de prendre toutes les mesures nécessaires pour poursuivre et sanctionner les agents de l'État et le personnel d' « Anvil Mining » impliqués dans ses massacres", selon la décision. La justice congolaise avait déjà jugé cette affaire en 2007 en acquittant tous les accusés civils et militaires. Ce jugement a fait scandale car il ne correspondait pas aux faits et à la réalité. La Commission recommande à au gouvernement Congolais d’organiser un second procès beaucoup plus équitable.

La décision de la Commission, qui n'est pas juridiquement contraignante, demande que le gouvernement congolais lui notifie dans les 180 jours de ce qu'il a fait pour mettre en œuvre ses recommandations. Un fonctionnaire du secrétariat de la commission a déclaré que la décision a été transmise au ministère des Affaires étrangères de la RD Congo.

Le ministre des Communications du Congo, Lambert Mende, le ministre des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, et la ministre des droits de l'homme, Marie-Ange Mushobekwa, ont déclaré qu'ils n'avaient pas été informés de la décision, lorsque Bloomberg les a appelés pour réagir à la condamnation de la RDC.

Il a fallu attendre 13 ans après les faits pour que la RDC et les FARDC soient reconnues coupables des massacres du mois d’octobre 2004 à KILWA au KATANGA. Mais nos autorités respecteront-elles la décision de la Commission africaine des droits de l'homme qui n’est pas contraignante ?


Mata POLELE


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