Deux journées villes mortes successives en RDC.
L’opposition relativement suivie dans les grandes villes.
Les militants de
l'opposition ont lancé mardi une grève générale de deux jours pour faire
pression sur le président de la République démocratique du Congo, Joseph
Kabila, pour qu'il organise les élections - un jour après que 12 personnes ont
été abattues par la police et l’armée dans la capitale.
L'activité commerciale a
été nettement plus lente et plus faible, hier mardi, après que l'opposition
ait demandé aux Congolais de rester chez eux à la maison. Aujourd'hui encore, ils doivent rester chez eux.
Les deux tiers des
magasins et des banques ont été fermés, ont signalé les journalistes de l'AFP.
Les soldats et la police surveillaient la situation.
"Tout est fermé. La
ville est paralysée", a déclaré à l'AFP un habitant de la ville de
KINSHASA, Kiki Kalombo.
"C'est pour faire
en sorte que Corneille Nangaa publie un calendrier pour les élections",
at-il ajouté, se référant au chef de la Commission électorale nationale
indépendante (CENI).
Nangaa a déjà déclaré
qu'ils ne peuvent pas organiser un scrutin présidentiel tel que prévu à la fin
de l'année.
Le gouvernement veut priver les Congolais des images des ses atrocités.
Pendant ce temps, le
gouvernement a écrit aux opérateurs de téléphonie mobile, en les invitant à
limiter l'utilisation « abusive » des médias sociaux, ce qui semblait
être une tentative d'empêcher que les photos ne soient publiées sur les
manifestations qui se déroulaient également dans d'autres villes.
À Lubumbashi, une
capitale régionale au sud-est de la République démocratique du Congo, le
principal marché de la pêche a été fermé après que les jeunes se soient
affrontés avec les forces de sécurité.
Et à Goma, la capitale
de la province du Nord-Kivu dans l'État de l'Est, la police anti-émeute a été
signalée à toutes les principales sources de la ville, a déclaré un
correspondant de l'AFP. Quelques dizaines de jeunes utilisant des roches ont
tenté de barricades dans certaines rues.
La police a déclaré que
les morts de lundi sont les résultats du groupe anti-Kabila Bundu Dia Mayala,
qui avait attaqué les forces de sécurité dans plusieurs quartiers autour de
Kinshasa.
Les membres du groupe,
portant les bandanas rouges, ont lancé leur attaque en chantant "des
prières et des slogans hostiles aux institutions légalement établies", a
déclaré lundi le porte-parole de la police, Pierrot Rombaut Mwanamputu.
Les victimes ont été
atteintes par des balles parasites, at-il ajouté.
Mais alors que de
nombreux citoyens de Kinshasa ont soutenu la grève de mardi, tout le monde
n'était pas heureux.
"La politique de la
« ville morte » n'a jamais donné les résultats escomptés", a
déclaré Alexander, propriétaire d'un magasin de poissons.
"Mon entreprise est
fermée. J'ai perdu des clients. L'économie est à genoux", a-t-il déclaré.
Dans ses yeux, un homme
fort était nécessaire pour expulser Kabila, qui est arrivé au pouvoir en 2001
après l'assassinat de son père, Laurent Kabila.
L'instabilité politique
dans le vaste pays de 70 millions au cœur de l'Afrique a suscité des
inquiétudes dans la communauté internationale et un haut fonctionnaire de l'ONU
à Kinshasa a rencontré lundi le gouvernement pour discuter des moyens de passer
rapidement aux élections.
Bruno TSHIBALA, marionnette de Joseph KABILA.
Avant les protestations
de cette semaine, le Premier ministre Bruno Tshibala a insisté samedi que le
pays était « en route » pour les élections.
Mais il n'a pas réussi à
donner à l'opposition le calendrier détaillé exigé depuis des mois.
L'un des principaux
obstacles à l'organisation des scrutins a été la persistance de la violence dans
la région centrale et riche en diamants du Kasaï où une rébellion dure depuis
une année, selon le chef de la commission électorale.
Le gouvernement et les
rebelles ont été accusés d'avoir commis des atrocités au Kasaï et la communauté
internationale a exprimé à plusieurs reprises des inquiétudes quant au
traitement par le gouvernement de la dissidence.
La semaine dernière, la
mission de maintien de la paix de l'ONU en RDC, la MONUSCO, a critiqué les « arrestations
arbitraires » pendant les manifestations contre Kabila.
Un rapport de l'ONU a
révélé que plus de 250 "meurtres extrajudiciaires ou ciblés" de
civils ont eu lieu au Kasaï au début de cette année, avec des dizaines
d'enfants parmi les victimes.
En détaillant les cas de
personnes brûlées vivantes ou mutilées, le rapport a accusé les troupes
gouvernementales ainsi que les groupes de milices des deux côtés du conflit
d’en être les auteurs.
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