Les ennemis de la RDC

Pourquoi KABILA est-il incapable de pacifier le pays depuis 2001 et d’assurer l’intégrité territoriale de la RDC ? En voici les causes.

Pourquoi KABILA est-il incapable de pacifier le pays depuis 2001 et d’assurer l’intégrité territoriale de la RDC ? En voici les causes.


M'zee Laurent Désiré KABILA s’est débarrassé des soldats étrangers en 1998.


Pour chasser MOBUTU du pouvoir en 1997, Laurent Désiré KABILA s’est fait aider par les troupes ougandaises et surtout Rwandaises. Il n’avait pas lui-même une vraie armée. Cette aide massive militaire rwando-ougandaise consacre le début de l’anéantissement, de l’effritement de notre armée.
En 1997, le plus officiellement du monde le Rwanda a pris le contrôle des FARDC par la nomination, en qualité de chef d’état-major, du général James Kabarebe, l’actuel ministre rwandais de la Défense. Plusieurs officiers Rwandais et Ougandais sont nommés à la foulée dans des postes de commandement. Tous les officiers supérieurs congolais sont soit écartés, soit placés à des postes subalternes.
En 1998, M'zee Laurent Désiré KABILA, en véritable nationaliste et patriote, a voulu mettre de l’ordre dans l’armée en se débarrassant de tous ses éléments étrangers en commençant par son chef d’état-major, le général James KABAREBE. Cet acte courageux, lui a valu une guerre sans merci avec ses parrains rwandais et ougandais et a conduit, 3 ans après, a son assassinat en 2001.
Il nous a laissé une armée en pleine refondation que son successeur n’a pas su ou n’a pas voulu continuer à reformer. L’arrivée de Joseph KABILA à la magistrature fut une catastrophe pour notre armée et notre pays. Le travail de création d’une véritable armée nationale commencée par M'zee Laurent Désiré KABILA fut stoppé par son successeur.
Joseph KABILA est entré au Congo en 1996 en tant qu’officier de l’armée rwandaise sous le commandement du général James Kabarebe. C’est un ancien maquisard du FPR (Front patriotique) Rwandais, le mouvement politico-militaire à la tête duquel Paul Kagamé a pris le pouvoir au Rwanda en juillet 1994.

Joseph KABILA a réintégré les officiers étrangers dans les FARDC les rendant irréformables.


Dès son accession au pouvoir, il a réintégré dans la haute hiérarchie des FARDC et de PNC, ses amis Rwandais que M'zee KABILA avait chassé en 1998. Les officiers supérieurs congolais, sont une fois de plus écartés et remplacés par des Rwandais ou des tutsis congolais proches du Rwanda, ainsi que par des officiers venus du RCD Goma.

Les guerres successives commanditées par les puissances de l’argent, les multinationales et les pays voisins pour le pillage de nos ressources à l’Est de la république ont amené aussi leur lot de problèmes pour les FARDC. Vu la faiblesse de notre armée, pour mettre fin à ses guerres, il y a eu des négociations qui ont toutes abouties, à l’intégration des rebelles au sein des FARDC.
On a vu des rebelles qui n’ont jamais été soldat dans leur vie devenir colonel ou général une fois intégré dans les FARDC. On a vu des gens nommés "Général" qui n’ont jamais été lieutenant ou capitaine ou colonel. Pendant les différents brassages entre les groupes rebelles et les FARDC, beaucoup d’étrangers ont intégré notre armée par ce biais. L’armée n’étant plus homogène, beaucoup de soldats ne parlant plus la langue officielle de l’armée qui est le lingala, sa cohésion et son efficacité deviennent aléatoires.
Nos soldats et nos officiers ne sont pas bien payés. La loi n° 13/005 du 15 janvier 2013 portant statut du militaire des forces Armées de la République Démocratique du Congo nous dit qu’un(e) recru(e) de l’armée touche 120 $/mois et un soldat de deuxième classe où Matelot gagne 150 $/mois. Cette petite rémunération ne leur permet, même pas, de quoi couvrir leurs besoins vitaux mensuels.

300 millions de dollars environ sont alloués à l’armée, chaque année par le gouvernement congolais. Notre voisin l’Angola, alloue un budget d’environ 6 milliards de dollars à son armée. Le budget alloué à l’armée congolaise est 20 fois moins que le budget de l’armée angolaise. Il représente moins de 5 % du budget du voisin angolais.
Comme nous pouvons le voir, l’armée congolaise n’a pas les moyens nécessaires d’assurer ses deux missions régaliennes : sécuriser le pays et garantir son intégrité. Elle est dirigée par des étrangers et les soldats de base sont très mal payés. Nos soldats congolais ainsi que nos officiers ont une formation insuffisante.
Notre armée est irréformable puisque pendant les combats, les troupes sont trahies par leur propre hiérarchie compassée souvent par des officiers étrangers. Il n’y a aucune volonté de vraie reforme dans la hiérarchie de l’armée et de l’État. La faiblesse de notre armée arrange tout le monde. Elle permet aux multinationales et aux groupes armés initiés par nos pays voisins d’opérer, en toute tranquillité sur notre sol et de se servir à volonté de nos ressources minières.

KABILA a écarté sciemment de la hiérarchie militaire des non « tsuti power » (1) et des non-membres du RCD Goma pour éviter un coup d’État militaire. Le Rwanda et le RCD GOMA sont le garant du pouvoir de KABILA qui est très méfiant des officiers congolais.

Voilà pourquoi les FARDC sont incapables aujourd’hui de sécuriser le pays et d’assurer son intégrité territoriale. Elles sont dirigées par des étrangers, les troupes de bases ne sont pas bien payées et insuffisamment formées. Nous avons trop des traîtres dans notre armée.

Mata POLELE


(1)Le réseau « tutsi power » autour de Joseph Kabila est composé des gens qui sont soit des Tutsis, soit des personnalités congolaises ayant systématiquement une des particularités suivantes : nées de mères ou de pères tutsis ou mariées à des femmes tutsis ou ayant appartenu au groupe RCD-Goma, un mouvement armé créé par le Rwanda, pour le contrôle de la RDC.
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