RCD : Kabila ne modifiera pas la constitution du 18 février 2006 mais il la remplacera par une nouvelle.
Joseph
KABILA vient d’accorder une interview au journal allemand « Der Spiegel » dans
lequel il est resté, comme d’habitude dans le flou concernant son avenir
politique et dans lequel il a posé deux postulats que nous essayerons
d’analyser pour faire ressortir ses intentions ou objectifs cachés.
« Comment pourrais-je avoir un troisième mandat sans porter atteinte à la Constitution ? »
«
Comment pourrais-je avoir un troisième mandat sans porter atteinte à la
Constitution ? » Cette réponse-question de KABILA aux journalistes de « Der
Spiegel » cache en réalité le vrai objectif de KABILA. Depuis l’échec de la
modification de la loi électorale de janvier 2015, qui devait aboutir à la
modification de la constitution, la kabilie à changer de stratégie.
La kabilie veut maintenant jouer sur la sémantique, le jeu des mots. Modifier une constitution et changer ou remplacer une constitution ne veut pas dire la même chose. Modifier une constituer c’est amender quelques articles d’une constitution dont l'esprit et l’ossature principale reste intact. Par contre changer ou remplacer une constitution, c’est la réécrire d'A à Z. Ce n’est plus la même constitution car l’esprit et l’ossature y seront profondément changés. On passera alors à la 4e république.
En
se basant sur la réponse de KABILA de ne pas violer la constitution, on peut
supposer qu’il ne modifiera pas la constitution actuelle. Mais en tenant compte
de son envie de rester au pouvoir, coute que coute, on peut affirmer qu’il va
contourner la modification de la constitution par son remplacement pure et
simple par une nouvelle constitution qui va lui permettre de briguer un mandat
supplémentaire.
Dans
ce cas, ces soutiens claironneront sur toutes les antennes radio et télé,
qu’ils n’ont pas violé l’ancienne constitution (qui n’existerait plus) et
qu’ils respectent à la lettre la nouvelle. Voilà l’astuce que compte utiliser
la majorité pour faire sauter le verrou constitutionnel et s’éterniser au
pouvoir.
« Cela dépend de ce qu’on entend vraiment par 3e mandat. »
«
Cela dépend de ce qu’on entend vraiment par 3e mandat. » Cette réponse de
KABILA à « Der Spiegel » veut tout simplement dire qu’il va briguer un autre
mandat qui ne s’appellerait pas « un troisième mandat ». La nouvelle
constitution, qui sera mise en place après le referendum, va lui permettre de
faire d’autres mandats.
Nous vous avons dit un peu plus haut, que KABILA veut réécrire une nouvelle constitution dans laquelle tous les mandats à caractère électif seront mis à plat. Le compteur de tous les mandats sera donc remis à zéro.
Par conséquent,
KABILA pourrait briguer non pas un troisième mandat, mais tout simplement un
premier mandat selon la nouvelle constitution qui sera promulgué et voté par le
peuple soi-disant souverain. Voilà pourquoi la kabilie crie haut et fort
qu’elle ne violerait pas la constitution.
« Je n’ai rien promis du tout pour les élections 2017! »
« Je
n’ai rien promis du tout pour les élections 2017! » par cette réponse à « der
Spiegel » KABILA annonce à la communauté nationale et internationale que les
accords de la Saint Sylvestre sont caduques. D’ailleurs, il ne l’avait même pas
signé lui-même. Il va organiser les élections quand il voudrait en d’autres
mots après avoir organisé le referendum pour le changement de la constitution.
Il attend le moment opportun.
Les
élections parfaites pour KABILA ce sont celles dans lesquelles il sera candidat
pour un nouveau mandat. Sans KABILA candidat, il n’y aura pas d’élections en
RDC. C’est pourquoi il ne peut pas être clair sur les questions qui touchent
les élections et son avenir politique.
KABILA et ses amis ont tellement commis des crimes contre l’humanité qu’ils savent qu’ils ont intérêt à mourir au pouvoir pour ne pas se retrouver à la CPI. Son entourage des criminels a tellement peur du départ de KABILA qu’il lui fait pression de rester au pouvoir et qu’il utilise tous les moyens et artifices pour le convaincre.
Les
réponses ambigües de KABILA sur la modification de la constitution et sur son
avenir personnel ne laissent plus aucune place aux doutes quant à son ambition
de briguer un mandat supplémentaire.
S’il avait vraiment l’intention de partir,
il allait le dire clairement et sans ambiguïté. Aujourd’hui, nous avons la
certitude qu’il n’y aura pas d’élections présidentielles en RDC sans que KABILA
ne soit candidat.
Mata
POLELE
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