Les ennemis de la RDC

RD Congo : La mort de deux experts de l’ONU au KASAI. La part des responsabilités de l’ONU.

RD Congo : Mort de deux experts de l’ONU au KASAI. La part des responsabilités de l’ONU.



Zaida Catalán et M. Sharp étaient sur une information sensationnelle et dangereuse sur les tueries au KASAI. Ce qui semble être le mobile de leurs assassinats selon le NEW YORK TIMES.

Une enquête officielle laissée a la RDC qui est à la fois juge et partie.


Mme Catalán et M. Sharp enquêteurs des Nations unies avaient peu de formation sur la conduite à tenir dans des zones dangereuses et sans équipement de sécurité ni même une assurance-maladie, se sont dirigés vers une zone éloignée, dangereuse, grouillant de combattants et de milices pour trouver les coupables des massacres en République démocratique du Congo. 

Leurs décès soulèvent des questions difficiles au sujet de l'Organisation des Nations Unies et de son travail dans les endroits les plus dangereux du monde. Près de deux mois se sont écoulés avant que les Nations unies créent un comité d’experts pour examiner ce qui a mal tourné pendant cette enquête. Le Conseil de sécurité des Nations unies pourrait aller plus loin et plus vite et organiser une enquête plus formelle. Mais plus de deux mois après les meurtres, l’ONU n'a pris aucune mesure dans cette direction.

L’ONU a laissé l'enquête officielle au Congo, une nation où la violence, la corruption et l'impunité sont si répandues que les Nations unies ont dû dépenser des milliards de dollars au fil des ans, dans un effort voué à l’échec, pour apporter la paix et la stabilité. En effet, Mme Catalán et ses collègues ont mis l'accent sur la question de savoir si le gouvernement congolais a joué un rôle dans les massacres et le chaos général auxquels ils enquêtaient.

"L'ONU doit se saisir de cette enquête", a déclaré M. Akshaya Kumar, directeur adjoint d'Human Rights Watch. Il a ajouté que les autorités congolaises, qui étaient impliquées dans le conflit et les massacres, n'étaient pas en mesure de mener une enquête crédible.

L’ONU porte aussi une part de responsabilité sur la mort de ses deux experts.


Les meurtres ont également suscité un vif débat sur la responsabilité des Nations unies de préparer et de protéger les personnes qu'ils embauchent pour enquêter sur les actes répréhensibles dans le monde. Mme Catalán et M. Sharp ont appartenu à un groupe de six experts autorisés par le Conseil de sécurité à enquêter sur les viols, les massacres et l'exploitation des vastes ressources naturelles du Congo.

Ils ont voyagé à l’intérieur du pays sans les escortes des Nations unies, allant souvent dans des zones à risques et dangereux sans une vraie protection. Les deux experts ont embauché trois taxis moto et un interprète congolais pour les transporter dans la campagne. Leurs compagnons de route congolais sont introuvables à ce jour. Il n'y a aucune preuve qu'ils ont été tués ou pas.

En tant qu'entrepreneurs indépendants, les enquêteurs n'avaient aucune assurance-maladie et ont reçu peu de formation sur la façon d'opérer dans un environnement hostile. Ils étaient liés par les règles de sécurité des Nations unies dont celle de ne pas se déplacer sur les taxis moto.

Mr Daniel Fahey, qui a travaillé en tant qu’expert de l’ONU en RDC en 2013 et 2014 a déclaré : "Tout le monde a aimé nos analyses. Mais personne ne nous a vraiment demandé: "comment vous faites pour obtenir ces informations? De quoi avez-vous besoin?'"

Au moins deux experts de l’ONU, évoluant dans des zones à risques, ont déclaré avoir demandé des dispositifs électroniques pour suivre leurs emplacements et envoyer des signaux de détresse, en cas d'urgence. Les Nations unies, par l'intermédiaire d'un porte-parole, ont déclaré que ce n'était pas «une exigence ou une priorité» de leur fournir ces dispositifs. Quelle irresponsabilité de la part de l’ONU ?

Mieux protéger ses agents dans des zones à risques ou pour des enquêtes sensibles.


Le Congo a une longue histoire de conflit et de souffrance. Les puissances étrangères, les dirigeants successifs et des groupes rebelles ont tous pillé leurs riches ressources naturelles. Le pays est l'objet de l'opération de maintien de la paix la plus chère du monde. Mais la mission, appelée Monusco, a souvent été critiquée pour avoir fermé les yeux sur les violations des droits de l'homme commises par les forces gouvernementales et les rebelles.

Les deux experts de l’ONU abattus au KASAI ont rapidement été amenés dans un monde extraordinairement dangereux et hostile dont ils étaient terriblement mal préparés par leur employeur, où la ligne entre les rebelles meurtriers et les politiciens corrompus n’était pas claire et bien définie.

Ils ont travaillé assidûment pour démêler un réseau sombre de politiciens locaux, de chefs rebelles et de ministres du gouvernement, en essayant de déterminer les auteurs afin que le Conseil de sécurité puisse leur imposer des sanctions.

C'est pourquoi l’ONU veut comprendre ce qui s’est passé au KASAI concernant l’assassinat de leurs agents. Elle veut évaluer si les choses avaient fonctionné comme il se devait, et si ce qu’elle avait mis en place était suffisant ou assez robuste.

Nous constatons que l’’ONU se comporte comme une entreprise voyou qui ne donne pas les moyens nécessaires et suffisants à ses agents pour accomplir correctement et en toute sécurité, les missions qui leur sont confiées. En RDC pourquoi ne pas faire escorter les experts de l’ONU en mission dangereuse par la MONUSCO ?

Mata POLELE

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