A quoi joue la France en RDC ? Elle fait pression sur KABILA ou le soutient en catimini?

La France manque de cohérence en RDC.

Ceux qui s’intéressent à la politique congolaise française n’arrivent plus ou pas à cerner, depuis le début de la crise congolaise le comportement de la France. Même les analystes de la scène politique congolaise sont désorientés par les manques de cohérence des positions publiques de la France et ces positions dans les réunions officielles qui traitent de problèmes de notre pays.

Officiellement, la France est parmi les pays qui font pression sur KABILA pour qu’il quitte le pouvoir. Les déclarations de toutes les autorités françaises vont dans ce sens. En public la France est intransigeante pour le départ de KABILA. Elle ne lui fait aucun cadeau.

Mais en coulisses, les choses ne sont pas aussi simples. Le message de la France est assez brouillé dans les réunions officielles quand il faut décider de voies et moyens pour contraindre KABILA à plier bagage. La France traine les pieds.

Elle bloque les procédures et semble être partisane du statu quo. Les Congolais lambda sont bluffés, ils ne voient que les positions et pensent avoir le soutien français. Mais les observateurs avertis, ceux qui s’intéressent aux coulisses des décisions et des pouvoirs, savent que la France se trouve dans une position inconfortable en RDC.

Les raisons de l’incohérence de la France en RDC.

L'une des raisons pour lesquelles l'Union Européenne n’arrive pas à imposer des sanctions qui pourraient rendre la vie difficile à KABILA, dégrader la capacité financière de son régime et finalement le détruire, c'est le blocage de la France. Selon plusieurs sources crédibles et les associations humanitaires, la France mettrait son veto chaque fois que l’union européenne voudrait prendre de vraies sanctions contre KABILA.

La France aurait peur que l’Afrique francophone ne soit déstabilisée. Si le peuple congolais réussit à chasser Kabila, ce vent soufflera vers l'ouest à travers le fleuve Congo jusqu'à Brazzaville, puis à travers l'Afrique de l'Ouest francophone, ou presque tous les présidents, à l'exception d'un ou deux, sont des dictateurs qui s'accrochent au pouvoir par la force.

La peur de déstabiliser ses anciennes colonies amènerait la France à retarder la transition en RDC en bloquant, au niveau de l’Union Européenne, les vraies sanctions contre les autorités congolaises. Nous savons tous que la cause première des problèmes de la RDC, c’est la personne physique de KABILA. Ce n’est pas ses collaborateurs. Pourquoi, à ce jour KABILA n’est pas sanctionné personnellement. Pourquoi la famille KABILA, sa femme, ses frères, sœurs, cousins et nièces ne sont pas sanctionnés ? Leurs biens sont connus.

Nous savons que l’argent est le nerf de la guerre. En privant son clan de tous moyens financiers, KABILA finira par quitter le pouvoir. Pour chasser Laurent GBAGBO, la France n’a pas hésité à utiliser la force militaire. Pourquoi ne le fait-t-il pas pour sortir la RDC des griffes d’un pouvoir irresponsable qui utilise la violence comme méthode de gouvernement ?

La France patrie de droit de l’homme assiste, en spectateur complice, à l’extermination méthodique de tout un peuple par un pouvoir des voyous. L’histoire s’en rappellera ! La France doit assumer sa position. Ou elle est pour le peuple congolais, alors elle arrête de bloquer les sanctions contre nos assassins, où elle est pour KABILA et elle le dit clairement. C’est ça le courage politique.

Mata POLELE