Les ennemis de la RDC

RDC : Accord de la CENCO la grosse arnaque de KABILA.

RDC : Accord de la CENCO la grosse arnaque de KABILA.

Un marché de dupes


Kabila a profité des accords de la CENCO pour glisser tranquillement et pour neutraliser à la fois le Rassemblement et le peuple congolais. Nous allons vous démontrer comment, tout en donnant l’impression d’avoir perdu le combat, le pouvoir avait réussi à flouer le Rassemblement. C’est l’histoire d’un accord mal négocié et surtout mal ficelé par l’opposition naïve, à un moment où le pouvoir était dos au mur et prêt à craquer, que nous allons vous raconter.

Décembre 2016, la ville de KINSHASA ainsi que toutes les grandes villes du pays étaient en ébullition. La jeunesse du pays était chauffée à blanc. Elle attendait, avec colère et détermination, la date du 19 décembre pour verser son venin sur le serpent KABILA. Toute la population était en colère. Dans sa bouche affamée, une seule phrase sortait de sa bouche : « KABILA dégage ». Le pouvoir avait pris conscience de la colère du peuple. L’opposition menée par Étienne TSHISEKEDI, lui avait déjà présenté un carton jaune et lui préparait le rouge pour le 19. 
La communauté internationale poussée par OBAMA et HOLLANDE accentuait aussi la pression sur lui en ce dernier mois de l’année 2016. KABILA était encerclé de partout. Il s’étouffait. C’est en ce moment qu’il choisit d’accepter de lancer un dialogue avec la vraie opposition qu’il récusait depuis des mois. Pour desserrer l’étau qui commençait à l’asphyxier, il décida de faire appel à la CENCO pour l’aider.

Accord de la CENCO, tout pour KABILA, rien pour le Rassemblement


Avec le recul du temps et la situation politique du moment nous pouvons affirmer, sans peur d’être contredit, que les accords de la CENCO furent une grande victoire pour la majorité et un échec cuisant pour le Rassemblement. Cet accord devrait préparer l’après 19 décembre 2016, date à partir de laquelle KABILA devenait hors mandat. Cet accord devrait donner, par consensus, une légitimité provisoire à tous les mandats à caractère électifs pour préparer les élections, sans KABILA, fin 20017.

Dans cet accord, tout ce qui était bénéfique pour KABILA, c’était à prendre directement, tout de suite, sans renégociation, donc sans attendre les arrangements particuliers. Tout ce qui donnait un peu de pouvoir à l’opposition, devrait attendre plus tard, une renégociation, dans les arrangements particuliers. Voilà où se situe la grosse arnaque. L’erreur ou la faute de l’opposition fut d’accepter d’adjoindre à l’accord principal, le volet d’arrangement particulier. 
KABILA ayant obtenu le glissement qu’il cherchait, tout de suite, sans arrangement particulier se drapera désormais sur ses soi-disant prérogatives du chef de l’État. Oubliant que sa nouvelle légitimité lui est venu des accords de la CENCO. 
Le sort des prisonniers politiques, la nomination du Premier ministre, le partage à part égale des ministères régaliens, la nomination du président du Comité de suivi des accords étaient les avantages obtenus par le Rassemblement dans l’accord de la CENCO mais les modalités de leur application devraient être rediscutées dans les arrangements particuliers. Ces arrangements particuliers qui, par la suite, ne seront jamais signés puisque bloqués par la majorité. Finalement, l’opposition n’obtiendra rien, malgré la signature des accords le 31 décembre.

Et la date des élections ? Le Rassemblement ne l’obtiendra pas puisqu’il a été acté, dans les accords, qu’elle est une prérogative de la CENI qui la fixera au regard des opérations d’enrôlement et des caisses de l’État pour le financement des élections. Ici aussi on voit l’arnaque. Un des ministres de BADIBANGA avait déclaré que le gouvernement n’a pas assez d’argent pour organiser les élections en 2016. Corneille NANGA, président de la CENI, nous dit déjà qu’il a des soucis à faire convenablement ses enrôlements. En clair pas d’élection en 2016 ni même en 2018.

Les accords particuliers, une discussion de trop


Le pouvoir avait dépoussiéré en amont, tous les articles qui lui étaient contraignants en y enjoignant soit une renégociation au niveau des arrangements particuliers, soit renvoyée à l’expertise de la CENI ou mieux au pouvoir discrétionnaire du chef de l'État. Le piège est bouclé. Le Rassemblement naïf, ne peut que verser des larmes de crocodile.

Le Rassemblement a péché par sa naïveté, il a été incompétent en acceptant le glissement immédiat de KABILA sans contrepartie immédiat. Connaissant la mauvaise foi de KABILA et de ses hommes, il ne fallait pas leur faire confiance. Il fallait les contraindre à des contreparties immédiates. En décembre 2016, la pression était tellement forte sur KABILA. Il avait la tête sous l’eau et il était possible d’obtenir si pas sa reddition, du moins sa capitulation.


Mata POLELE
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